lundi 18 août 2003

Robert et Robert


"N'importe quel mensonge devient honnête quand il s'agit de guérir les gens de leur solitude."

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Jolie petite fable, qui prend pour toile de fond les rencontres par agence matrimoniale, Robert et Robert est un film sur la solitude, les différences et l'amitié. A la recherche d'une épouse, susceptible de "supplanter" une mère possessive, ces deux Robert, inconnus et si différents l'un de l'autre, vont se découvrir et, grâce à cela, se révéler pour finalement, incidemment, trouver l'amour. Alerte, aux dialogues parfois savoureux, cette comédie est un bon cru dans la filmographie de Claude Lelouch.
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Le réalisateur est d'une grande sobriété, tous les moyens étant concentrés au service du récit. L'emploi d'une agence matrimoniale n'est qu'un des ressorts qui permet de jouer à la fois sur la détresse (exploitée), la drôlerie et sur leur opposition. De nombreuses allusions ou citations de cinéma émaillent le film : apparition de Michèle Morgan dans un interview à la télévision, projection d'un film sur Napoléon (celui de Gance ou de Guitry ?), dialogue entre les deux Robert* ou inévitable "Chabadabada" final pendant le banquet de mariage.
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Mais la véritable richesse du film tient dans ses acteurs, premiers comme petits rôles. Bien sûr, le couple Denner-Villeret, qui s'est déjà croisé chez Lelouch dans Toute une vie en 1974, fonctionne à merveille. Ils nous offrent ce qu'ils savent le mieux faire, et on n'en demande pas davantage. Charles Denner, dans son dernier film avec le réalisateur, en vieux garçon nerveux, maniaque mais attachant ; Jacques Villeret en grand adolescent timide, maladroit mais attendrissant. La confusion finale entre réalité et fiction est assez réussie avec le clin d'oeil fait à la toute nouvelle carrière de Villeret dans des "one man shows".
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Jean-Claude Brialy est toujours (d)étonnant et efficace, ici dans le rôle du marchand d'esclaves (patron de l'agence matrimoniale), qui manie la formule avec le naturel d'un Guitry. Régine, dans autre chose qu'une apparition pour son septième long-métrage, est solide et nous offre l'un des meilleurs dialogues face à Villeret. On croise également Germaine Montero, Francis Perrin, Macha Méril et Bruno Coquatrix.
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*précisons d'abord que Robert/Denner est chauffeur de taxi dans une R14 jaune !
"- Vous avez-vu Taxi Driver ?"
"- Non, c'est quoi ?"
"- Une comédie musicale sur les chauffeurs de taxi new yorkais."

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