mercredi 27 août 2003

China Moon (lune rouge)


"Un homme comme toi ne devrait pas passer sa vie à faire ce boulot."

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Première réalisation* et joli petit polar qui met en scène une machination, dans la veine du Body Heat de Lawrence Kasdan, China Moon est à la fois moins torride et moins intéressant que son prédécesseur. D'ailleurs, les liens entre les deux films ne s'arrêtent pas au thème développé : l'action se passe également en Floride et John Bailey a été le chef-opérateur de Kasdan sur les trois films qui ont suivi Body Heat dont le sympathique western Silverado.
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Le défaut principal de China Moon est son scénario. Et plus précisément les motivations de Rachel Munro d'éliminer son mari : adultère, argent, amour... La lecture n'est pas claire et sa complexité n'apporte rien, au contraire, au développement de l'intrigue. Il faut alors faire des hypothèses et choisir des priorités : la raison essentielle serait la cupidité, le prétexte, l'adultère et la mauvaise conscience, l'amour. Mais rien n'est moins sûr !
La mise en scène est sans invention mais solide. Le rythme est rapide, avec une construction en tiers : exposition, action, résolution, parfaitement cohérente avec les besoins narratifs du film. John Bailey, qui est avant tout un directeur de la photographie, a confié ce secteur à Willy Kurant. Connu dans le cinéma français, il assure sa tâche très honorablement en réussissant en particulier les extérieurs sous la pluie. La musique de George Fenton, démonstrative pendant le générique d'ouverture, laisse ensuite la place aux chansons bluesies des lieux de l'action.
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L'interprétation est, elle aussi, solide mais sans richesse véritable. Ed Harris, qui incarne habituellement une stricte justice, est un peu surprenant dans le rôle d'un détective complice d'un meurtre. Madeleine Stowe, très jolie mais un peu larmoyante, n'égale pas sa prestation de The Last of the Mohicans. Intéressante participation, dans davantage qu'un second rôle, de Benicio Del Toro en adjoint de Kyle Bodine-Ed Harris d'une redoutable duplicité. Son réel talent est sur une trajectoire qui va logiquement passer, l'année suivante, par le monument Usual Suspects.
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*si l'on excepte son très atypique SSILU de 1991.

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