vendredi 15 août 2003

Le Rayon vert


"Bon, ben à ce tarif là, tu vas rencontrer personne, hein !"

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Avant-dernier volet du cycle "Comédies et proverbes", Le Rayon vert est, vraisemblablement, malgré la côte qu'il possède auprès d'un certain public, l'un des films les moins réussis de Rohmer. Nous suivons le parcours estival (Paris-Cherbourg-Paris-La Plagne-Paris-Biarritz) de Delphine du lundi 2 juillet au samedi 4 août. Cette jeune femme (on aurait du mal à la qualifier d'héroïne), seule et qui semble vouloir le rester, s'apitoie sur son sort, refuse le contact pour finalement trouver son "valet de coeur" au moment où elle s'y attend le moins. Enfin, pas tout à fait puisque son itinéraire est émaillé de signes (cartes à jouer, annonce, conversation et enseigne de boutique) vers une conclusion heureuse.
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Le travail rohmérien atteint ici le summum de son minimalisme. Son cinéma réaliste, naturaliste (i.e. qui évite l'idéalisation et l'imagination) à l'excès, quasiment documentaire ne convainc plus : une trame mais pas de scénario, une improvisation des dialogues (aspect qui, habituellement, est plutôt soigné) constitués de fastidieuses hésitations et approximations, des décors d'une laideur consternante. La nature, elle-même, est défigurée.
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L'interprétation (sic) est d'une vacuité absolue. La galerie des nombreux personnages ne laisse qu'une impression de vide supplémentaire. Déjà vue dans La Femme de l'aviateur, Marie Rivière, qui a participé à la rédaction du "scénario" avec le réalisateur, ne ressemble pas aux actrices rohmériennes habituelles. Elle ne réussit (malgré les nombreuses scènes de pleurs !) à faire passer aucune émotion si ce n'est une certaine exaspération.
Un doute cependant m'assaille au moment de la conclusion : faut-il être une femme pour apprécier Le Rayon vert ? Ou faut-il s'appeler Alain Robbe-Grillet ?

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