jeudi 21 août 2003

Dark Blue


"C'est le revolver de mon père... Et la seule raison de l'existence de cette ville, c'est qu'ils l'ont construite avec des balles."

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Los Angeles porte bien mal son nom. Ville de tous les dangers : corruption, violence. Et la loi ne donne souvent qu'une apparence de justice et l'uniforme, qu'une façade de légitimité. C'est là que, le 3 mars 1991, quatre policiers appréhendaient Rodney King, un Noir conduisant en état d'ébriété et le tabassaient. Le fait divers avait défrayé la chronique : tout avait été filmé par un vidéaste amateur. L'acquittement des quatre agents (blancs), un an après, déclencha de spectaculaires émeutes dans la ville, faisant plus de 2 300 blessés et près d'un milliard de dollars de dégâts.
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C'est dans ce contexte que se déroule l'action de Dark Blue. Tiré d'un récit de James Ellroy, romancier contemporain qui fut lui-même drogué, alcoolique et taulard, le film démarre par une affaire apparemment insignifiante, si l'on peut dire : un quadruple meurtre dans un commerce tenu par un Asiatique. Jack van Meter (Brendan Gleeson), le chef du Special Investigation Squad, charge son adjoint, Eldon Perry (Kurt Russell), connu pour ses méthodes expéditives, de retrouver les coupables. Secondé par un "bleu" (le neveu du chef) (Scott Speedman), il va vite découvrir qu'un haut responsable de la police est impliqué dans de sombres trafics. Mais, comme notre héros n'en est pas encore vraiment un, il va faire tomber et éliminer deux faux coupables pour boucler l'affaire. Tout irait bien si un officier de police, Noir, (Ving Rhames) et une collègue et petite amie métisse (Michael Michele) de son partenaire n'y voyaient à redire.
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Dark Blue, malgré la première impression qu'il peut donner, n'est pas un polar hollywoodien de plus. On est, après le premier quart d'heure, tout bonnement sous le choc et pas seulement à cause de la violence de certaines scènes. Le scénariste et réalisateur Ron Shelton qui n'a pas signé de très grands films jusqu'à présent (il semble que son dernier Hollywood Homicide n'ait pas fait un "tabac"), trouve ici, grâce à un montage énergique et sans avoir recours à des "trucs" de cinéma, son rythme et soit parvenu, par une espèce de primarité essentielle, à rendre efficacement l'univers brutal et sombre d'Ellroy.
Kurt Russell est l'acteur idéal pour ce rôle de flic corrompu qui va, seule concession à Hollywood, se racheter. Les interprétations des autres comédiens, moins connus à l'exception de Brendan Gleeson et Ving Rhames, sont probantes.

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