Contact

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"... Only a story that, to put it mildly, strains credibility. [...] and tell us we should just take this all... on faith?"

L'envoi de signaux ou de messages à destination d'éventuelles intelligences extraterrestres a, depuis le XIXe siècle, stimulé l'imagination des scientifiques et des écrivains mais aussi, jusqu'à présent déçu leurs attentes. Les progrès de la techniques ont ensuite permis la recherche, ponctuelle ou systématique, de leurs (chimériques ?) communications naturelles et délibérées... sans plus de succès. Cette investigation à l'échelle cosmique a inspiré un roman publié en 1985 par l'astronome-astrophysicien Carl Sagan¹. L'idée de "Contact" avait, dès 1980, motivé un projet de film², lequel n'entrera finalement en production que près de seize ans plus tard. Avec pour vocation d'attirer le grand public, le scénario de James V. Hart (Dracula) repris par Michael Goldenberg édulcore un peu le récit tout en ayant tendance à le mélodramatiser.

Contact (comme le récent Interstellar) appartient à ces productions cinématographiques qui allient le mieux science et fiction. Un genre dans lequel les visites d'extraterrestres pacifiques (The Day the Earth Stood Still, Close Encounters of the Third Kind...) ou belliqueux et celles effectuées par l'homme sur leur planète (le soviétique Aelita avait ouvert la voie) étaient principalement la règle. Le film dirigé par Robert Zemeckis possède ainsi une originalité le rendant d'emblée plutôt intéressant. Les présumées contradictions entre science et religion, preuve et foi nourrissent la thématique centrale de cette fiction en deux actes qu'un doute irrésolu vient clore. Récemment primé pour Forrest Gump, l'adroit Zemeckis parvient à faire naitre une relative tension et à imprimer un certain rythme malgré un script très dialogué et une longueur de métrage (deux heures trente) inhabituelle. L'interprétation de Jodie Foster³ (nommée aux 55e Golden Globes) constitue l'un des atouts essentiels de Contact. Cette exceptionnelle actrice éclipse en partie ses principaux partenaires (Matthew McConaughey sans réelles aspérités, Tom Skerritt trop monolithique, James Woods, Angela Bassett) ; William Fichtner réussit toutefois à provoquer une bienfaisante vibration au sein d'un casting au jeu assez convenu. A noter également les participations de John Hurt, Jena Malone (aux yeux bleus !) et David Morse. Possible (en particulier pour les fans de Jodie), un second visionnage de Contact ne s'impose néanmoins pas.
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1. associé à son collègue Frank Drake pour l'envoi, en novembre 1974, de l'Arecibo Message vers l'amas globulaire M(essier)13 dit "grand amas Hercule". Drake avait été, en 1959, l'initiateur du projet Ozma à l'origine du programme SETI - Search for Extra-Terrestrial Intelligence - le concepteur en 1961 de l'équation portant son patronyme sensée donner une estimation du nombre potentiel de civilisations extraterrestres dans notre galaxie et des plaques embarquées à bord des sondes Pioneer 10 et 11. Contributeur de la série documentaire télévisée Cosmos (1980), Sagan est décédé pendant la production du film.
2. initié à partir d'un traitement d'une centaine de pages écrit par le scientifique avec sa future épouse Ann Druyan. Initialement chargé par la Warner d'en assurer la réalisation, l'Anglais Rolland Joffé était en 1993 remplacé par l'Australien George Miller qui avait alors choisi Jodie Foster pour tenir le rôle principal.
3. absente des écrans de cinéma depuis trois ans, occupée par la production et la réalisation de son deuxième film, Home for the Holidays.