dimanche 1 août 2010

Nobel Son


"... But now what I need is a thumb!"

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De Randall Miller, le public français ne connaissait jusque-là presque rien. A côté de sa régulière activité pour la télévision, le cinéaste (nommé aux Directors Guild of America Awards pour un épisode d'un programme... pour enfants) a pourtant réalisé depuis 1990 un court et six longs métrages. Nobel Son, le pénultième d'entre eux et le deuxième qu'il produit, est une divertissante comédie crimino-familiale. Alerte et bien troussé à défaut de témoigner d'une réelle originalité, le scénario non linéaire et à double détente co-signé avec son épouse Jody Savin ne manque pas d'une certaine saveur. Son fumet caustique étant rehaussé grâce à la présence, entre deux volets de la franchise Harry Potter, de l'excellent comédien britannique (irlando-gallois pour être précis) Alan Rickman.
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Professeur de chimie dans une université de Los Angeles, Eli Michaelson vient d'obtenir le "Prix Nobel" de sa spécialité. Egocentrique, cynique et profitant volontiers de sa position pour entretenir des relations intimes avec certaines de ses étudiantes ou collègues, il va donc se rendre à Stockholm pour y recevoir sa récompense. Michaelson emmène avec lui son épouse Sarah, psychiatre médico-légale, et son fils unique Barkley, étudiant fauché en anthropologie préparant une thèse sur le cannibalisme qu'il ne tient pas en haute estime. Celui-ci s'éclipse discrètement du dîner donné à la faculté en l'honneur de son père pour aller écouter City Hall faire une lecture publique de l'un de ses poèmes. Le vélo de Barkley ayant été dérobé, City propose de le raccompagner en voiture. Après avoir vérifié que son passager est bien sans le sou, la fantasque jeune femme l'embrasse, l'invite à dîner chez elle et s'offre à lui sur la terrasse. Le lendemain matin, Barkley arrive en retard chez ses parents déjà en route pour l'aéroport. Il y est bientôt agressé et enlevé par un inconnu réclamant aux Michaelson, à leur arrivée en Suède, une rançon de deux millions de dollars* pour le relâcher.
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Tourné entre octobre et novembre 2005, présenté à Tribeca en avril 2007, Nobel Son n'a rien d'un authentique thriller et ne vise évidemment pas à concurrencer Fargo, modèle toutes catégories du genre "comédie noire (d'enlèvement)". Allègrement stylisé, bien rythmé, le film, dont la tonalité rappelle parfois celle de 3000 Miles To Graceland, se laisse regarder sans aucun déplaisir (à l'exception, pour les âmes sensibles, de la séquence pré-générique). Il reste néanmoins qualitativement en deçà du talent de plusieurs de ses interprètes, Alan Rickman** déjà cité mais aussi la toujours séduisante et "oscarisée" Mary Steenburgen, Bill Pullman** et Danny DeVito cantonnés l'un à un modeste second rôle ou l'autre à quelques apparitions. Emmenée par Bryan Greenberg (découvert dans A Civil Action et titulaire d'un rôle récurrent dans la série One Tree Hill), la jeune génération composée de Shawn Hatosy (The Cooler), ainsi que des actrices (surtout du petit écran) Eliza Dushku** et Lindy Booth (Dawn of the Dead) sont dans l'ensemble un peu moins convaincants.
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*soit environ le double de la dotation actuelle d'un "Prix Nobel".
**qui rempilent dans Bottle Shock.

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