Avant de réaliser son premier long métrage de fiction, Banditi a Orgosolo en compétition pour le "Lion d'or" de la 26e Mostra et récompensé par le prix de la meilleure première œuvre, le Palermitain Vittorio De Seta
avait produit entre 1954 et 1959 dix courts documentaires consacrés aux
modes de vie et métiers traditionnels du Sud de l'Italie. Cette série
de films, d'une grande cohérence didactique et formelle, constitue
désormais un témoignage historique et culturel inestimable ainsi qu'une
contribution significative au patrimoine humain.
Détroit de Messine, 1954. Pendant que les femmes lavent leur linge sur
le rivage, les pêcheurs sont depuis l'aube sortis en mer à bord de
luntri pour guetter puis harponner l'espadon présent dans ces eaux en
période de ponte (et dont la vitesse de pointe peut atteindre 110 km/h).
Si, dans "The Old Man and the Sea", Ernest Hemingway l'avait imaginé comme une pratique solitaire, l'ancestrale pêche à l'espadon (devenue un "sport" de riches, aujourd'hui réglementée notamment en Europe) a toujours été une activité collective. Le tout premier film de Vittorio De Seta le montre clairement. L'ancien étudiant en architecture, ex-assistant de Mario Chiari et de Jean-Paul Le Chanois
varie les points de vue et les rythmes sans dramatiser l'exposé. Seul
regret, la postsynchronisation, sans doute inévitable, de la bande-son.
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