Premier de la petite vingtaine de films produits et/ou réalisés par Svetlana(1), 800 Fantasy Lane ne figure généralement pas, contrairement à The Opening of Misty Beethoven ou Debbie Does Dallas par exemple, dans la short list du Golden Age of Porn. A défaut de se montrer très homogène, cette comédie (canaillerie)
ne manque pourtant de corps et de persistance aromale, à la faveur
notamment d'un casting féminin de qualité et de tout poil. Dont jouit,
sans retenue ni réelle concurrence de la part Sam Grady dans l'un de ses rares rôles, le New-yorkais Jamie Gillis (le docteur Seymour Love du film de Radley Metzger grâce auquel il avait obtenu le premier de ses quatre AFAA Awards) décédé en début d'année.
Dans l'incapacité financière de s'offrir une croisière, Victor Derges et John Poster
relèvent un article de journal évoquant la reconversion de jeunes
actrices dans les transactions immobilières. Se faisant passer pour un
très riche entrepreneur de l'Ohio, à la recherche d'une acquisition de
villégiature pour sa nouvelle filiale californienne, et son secrétaire,
les deux employés d'une station-service sont invités par Karen, gironde commerciale de l'agence Hollywood Star Reality.
Accueillis à l'aéroport par une limousine, ils sont conduits dans une
luxueuse demeure peuplée de voluptueuses jeunes femmes. Après une rapide
entrevue préalable avec Victoria, 'Vic' et John sont emmenés par Olivia et Samantha visiter une villa dotée d'une superbe vue sur la mer. En route, 'Vic'
parvient à se débarrasser de son complice et peut profiter des talents
de ses accompagnatrices avant que celui-ci ne prenne sa revanche.
Brooke Mueller aurait-elle eu, à la fin des années 1970, des prédécesseures ? Svetlana pourrait peut-être le confirmer(2). L'idée nourrit en tout cas le pitch de 800 Fantasy Lane
avant de rapidement se tarir. Le scénario s'évade alors vers d'autres
pistes qui ont d'ailleurs contribué à sa réputation. Séquences de trip
herbacé ou de dressage de fauves humaines succèdent à celles de
baignoire collective et de pratiques sado-masochistes. Un dernier
registre dans lequel Jamie Gillis (au moins aussi pervers que John Holmes mais moins distingue que Robert Kerman), futur initiateur de Marilyn Chambers, se sent particulier à l'aise. L'atout décisif de ce premier film reste sans nul doute ses actrices, séduisantes et diverses(3), de l'éphémère Chris Anderson à Desiree Cousteau en passant par Serena, compagne et récurrente partenaire de Gillis, Aubrey Nichols (Heavenly Desire), Nancy Suiter (Taxi Girls) et Lisa De Leeuw aux arguments mammaires incontestables.
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1. elle avait auparavant co-signé deux films de Jourdan Alexander, The Chaperone et le premier volet du diptyque Little Orphan Dusty.
2. sans changer de métier, certaines de ses consœurs telle Juliet Anderson plaçaient dans la pierre la partie de leurs ressources qu'elles n'investissaient pas dans la production.
3. parmi lesquelles figurerait la jeune Wendy O. Williams, bien avant qu'elle ne devienne la chanteuse du groupe Plasmatics.
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