"La beauté est un rude obstacle pour le brave."
En 1972, pas moins de huit films réalisés par Chang Cheh sortent sur les écrans, dont le fameux Ma Yong Zhen. Le boulimique Ogre de Hong Kong trouve pourtant le temps et les ressources pour s'intéresser à des projets collectifs tels Shui hu zhuan ou ce Qun ying hui qui lui est en grande partie officiellement attribué par la Shaw. Aux côtés du vétéran Yueh Feng et de Gang Cheng, lequel produit la même année l'ambitieux Shi si nu ying hao,
le cinéaste majeur du studio chinois signe cette opportuniste et
incorrectement dénommée trilogie dotée d'un prestigieux casting.
"L'arc de fer" : maître Chi, le fils du préfet, est farouchement épris de la jolie Ying-ying. Pour épouser la fille de la propriétaire de "La théière de jade",
l'impétueux et malhabile prétendant doit respecter une clause
testamentaire formulée par le père de la jeune femme, réussir à se
servir de l'arc laissé par celui-ci. La tentative est perturbée par
l'intervention de Kuang Zhong en route vers la capitale. "La tigresse au rouge à lèvres" : décidé avec ses hommes à renverser l'empereur, le bandit Pang Xun est aussi à la recherche de Shi Zhong-yu. Après une très brève entrevue, la courtisane empêche son amant le général Wang
de répondre à l'appel de son mandarin. L'officier, condamné à être
décapité, est sauvé par sa maîtresse à la condition de capturer Pang Xun. "Le rivage de l'eau blanche" : la troupe chargée d'escorter Xu Shi-ying, faussement présenté comme un bandit, est attaquée par Feng-yin, la sœur de ce dernier, appuyée par Hua Feng-chun et trois autres compagnons. Le héros Mu Yu-qui, dit le 11e se mêle bientôt au combat opposant les soldats du préfet rallié aux Jin et les fidèles du clan Song.
Ce
cinéma de genre se prête assez mal au format abrégé, nécessitant du
temps pour installer l'intrigue et les personnages. Cette assertion est
confirmée dans Qun ying hui puisque le premier segment apparaît (comme ?) inachevé, le dernier, inspiré d'un opéra éponyme, ressemblant à un "morceau" de bravoure chehien quasiment caricatural. Seul le volet de Gang Cheng,
où les femmes tiennent naturellement le meilleur rôle, développe un
récit équilibré et la psychologie des protagonistes. A l'exception de
l'esprit chevaleresque et de la fourberie des autorités, on voit mal ce
qui réunit ces trois courts métrages manifestement dissemblables.
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