"Oh oh can´t you see, love is a drug for me."
Avant de porter à l'écran Elementarteilchen, le roman de Michel Houellebecq, le cinéaste allemand Oskar Roehler avait écrit et réalisé deux films distribués dans les salles françaises mais restés relativement confidentiels, Die Unberührbare et Agnes und seine Brüder. Ce dernier, produit par Stefan Arndt (Lola rennt, Good Bye Lenin!),
constitue, comme le précédent, davantage une charge contre une certaine
typologie de la famille allemande qu'une critique de la société
germanique.
Agnes Tschirner, née de sexe masculin, n'a jamais connu sa mère membre de la Fraction armée rouge qu'à travers les propos de son père Günther presque constamment ivre. Son frère Hans-Jörg, bibliothécaire, tente de combattre son voyeurisme et son obsession sexuelle en participant à une thérapie de groupe. Werner,
l'aîné, est un homme politique aisé dont le projet de loi
environnemental lui permet de connaître une notoriété grandissante. Le
couple qu'il forme avec Signe traverse en revanche un grave
crise l'obligeant à faire lit à part et rendant délicate sa relation
avec son premier fils. Une nuit, à son retour du travail, Agnes est mise à la porte de leur appartement par son compagnon.
"Familles, je vous hais."* Dans Die Unberührbare, Oskar Roehler avait réglé ses compte avec sa mère écrivain Gisela Elsner. Agnes und seine Brüder
est à nouveau l'occasion pour lui de stigmatiser les relations
familiales et de souligner les blessures symboliques engendrées au cours
de l'enfance ainsi que la détresse sexuelle du mâle moderne. En suivant
quelques jours des vies parallèles de ses trois personnages principaux,
ce Mujeres al borde de un ataque de nervios
septentrionalo-masculin, moins mordant toutefois que l'original**,
prend le risque de manquer un peu d'unité. Celui qui donne son titre au
film, interprété avec subtilité par Martin Weiß, fait évidemment référence au In einem Jahr mit 13 Monden de Fassbinder. Belle prestation également de Katja Riemann dans un second rôle, justement récompensée par les Deutscher Filmpreis 2005.
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*un argument déjà employé pour un film très différent, The Hills Have Eyes... quoique !
**et que le récent Pingpong, le premier film de Matthias Luthardt.
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