"Ma foi, ces jeunes sont prometteurs."
A ne pas confondre, à cause de son titre international, avec le He qi dao tourné en 1972 par Huang Feng pour la Golden Harvest, Cheung booi n'est traditionnellement pas considéré comme un des meilleurs opus de Liu Chia-liang.
Si l'on excepte l'étourdissante dernière demi-heure, la comédie
l'emporte presque sur le kung-fu, ce qui ne constitue pas en soi un
handicap, à condition de ne pas être totalement obtus ! D'ailleurs, ne
serait-ce que pour les prestations des interprètes, de Liu Chia-hui dans un petit rôle, de son grand frère Chia-liang, de Hsiao Ho et surtout de l'exceptionnelle Kara Hui, désignée meilleure actrice aux Hong Kong Film Awards 1982, le film mérite d'être vu ou revu.
Parce qu'il sait que son frère cadet convoite son héritage, le vieil et malade Yu Ren-sheng épouse en seconde noce la jeune Cheng Dai-nan et envoie celle-ci à Canton pour apporter à son neveu Yu Zheng-chuan
son testament et ses titres de propriétés foncières. Surpris par l'âge
de sa nouvelle tante, le paisible commerçant, tout en considérant que
ces biens devraient revenir à cette dernière, les place en sécurité. Au
cours de sa présence dans la "cité des cinq béliers", Dai-nan rencontre le fils de son hôte, Charlie Yu Tao, revenu de Hong Kong où il étudie l'anglais. Mais le dernier des Yu de la génération n'a pas renoncé à mettre la main sur la fortune de son aîné.
Pétillant, alerte, drôle et toujours réalisé avec un soin minutieux, Cheung booi
est une production très plaisante à défaut d'être véritablement
enthousiasmante. Le film développe avec astuce des oppositions de
générations et de mœurs et illustre de manière un peu parodique le
mouvement de modernisation et d'occidentalisation avancée de la Chine
traditionnelle. Voir Dai-nan-Kara Hui attifée en Gilda*
orientale est un luxe cinématographique auquel il ne faut évidemment
pas renoncer. Le couple contrasté et en perpétuelle compétition que
forment l'actrice recrutée à la Shaw par Chang Cheh et son partenaire Hsiao Ho est un des atouts incontestables du film.
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*le film fait un clin d'œil, derrière des lunettes noires, à The Blues Brothers de John Landis sorti l'année précédente aux Etats-Unis.
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