"Je m'obstine dans ce que j'estime bon."
Sorti un an après Long xie shi san ying, Jiao tou, quoique de facture plus classique, conserve l'originalité de réalisation propre à Sun Chung. Le scénario du prolifique Ni Kuang est certes moins inspiré que celui de Shao Lin san shih liu fang auquel il fait parfois référence, servant principalement des scènes de combat chorégraphiées par Tang Chia (San duk bei do). La production de la Shaw dispose d'une jolie distribution dominée par Ti Lung et Wong Yu, dans un registre partiellement comique, dont la carrière atteint à cette époque son apogée.
Un
banal incident à la frontière séparant la ville de Hexi Fu entre Zhou
et Meng exacerbe davantage la tension entre les deux clans. Le chef Meng Er-da rêve d'éliminer le groupe rival en recrutant l'instructeur Wang Yang,
expert notamment dans l'art du bâton. Mais celui-ci refuse de quitter
son école et ses disciples de Dama Wan pour former la garde Meng. Un
diabolique stratagème va cependant le contraindre à prendre la fuite à
Hexi Fu pour empêcher son exécution.
Avec son récit un peu heurté, dont le point de départ rappelle vaguement Yojimbo, Jiao tou déroute au premier abord. La singulière réalisation de Sun Chung, associant fréquemment plongée, emploi de Steadicam (une première pour le studio)
ou prises insolites, et la prestations des acteurs ont pourtant tôt
fait de réconcilier le spectateur avec le film. La psychologie des
personnages reste assez secondaire au profit de l'action, dont quelques
séquences de combat se déroulent, selon un schéma classique à la Shaw, en décor naturel. Le duo formé par le charismatique Ti Lung, vedette du récent Long xie shi san ying du même réalisateur, et par l'un des initiateurs de la comédie kung-fu* Wong Yu, réunis pour la quatrième reprise, fonctionne bien dans la seconde partie du métrage. Une raison qui a peut-être incité Sun Chung à donner, six ans plus tard, une suite à son film intitulée Jiao tou fa wei.
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*avec Jackie Chan.
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