dimanche 22 février 2009

Evening (le temps d'un été)


"Mistakes are part of the fun."

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Première adaptation d'un roman, celui éponyme publié en 1998, de Susan Minot, "Prix Femina étranger" 1987 et co-scénariste du Stealing Beauty de Bertolucci, Evening est aussi le second film du chef-opérateur hongrois Lajos Koltai (collaborateur notamment de István Szabó et de Giuseppe Tornatore) installé aux Etats-Unis et passé en 2005 à la réalisation avec le drame européen Sorstalanság tiré de l'ouvrage de son compatriote Imre Kertész. Drame intime et sentimental, il illustre avec finesse et le talent d'un casting éprouvé les obsessions thématiques développées depuis une vingtaine d'années par l'auteure bostonienne.
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Gravement malade, Ann vit probablement son dernier été dans la belle demeure de sa fille Constance, mariée et mère de deux jeunes enfants. Au cours de ses nombreux endormissements, l'ancienne chanteuse semble revivre les trois jours passés à Newport à l'occasion des noces de sa meilleure amie Lila Wittenborn avec Carl Ross. Elle y avait retrouvé Buddy, le frère de la jeune femme également connu au lycée, et le séduisant et plus âgé Harris Arden dont elle et Lila sont, à leur façon, amoureuses depuis longtemps. Nina, l'autre fille elle célibataire d'Ann, s'inquiète du trouble qui agite sa mère et s'interroge sur l'identité et la nature des relations entretenues alors avec ce Harris dont le nom est prononcé pendant son sommeil.
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Les incertitudes du cœur, la hantise de l'erreur et du bonheur, la substance (désespérée) de l'existence possible ou assumée et le rôle de la mémoire (nostalgique) caractérisent avec régularité le précaire équilibre, émotionnel plus que rationnel, sur lequel se meuvent les personnages de Susan Minot. Evening s'inscrit dans le sillage de How to Make an American Quilt de Jocelyn Moorhouse, de The Hours de l'écrivain Michael Cunningham qui co-signe le scénario du film ou de The Notebook de Nick Cassavetes adapté de l'ouvrage de Nicholas Sparks. Lajos Koltai préserve adroitement la poésie, la sensibilité et la délicatesse du récit, lequel atteint même parfois quelques purs moments de grâce, comme lors du dialogue final entre Lila Ross et Ann Lord. La production bénéficie enfin d'une distribution très précieuse, réunissant en particulier, outre Claire Danes, Toni Collette, Glenn Close et le convaincant Hugh Dancy, Natasha Richardson et Mamie Gummer aux côtés de leur mère respective, Vanessa Redgrave et Meryl Streep.

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