"Et pour moi, il ne s'oublie jamais."
Dans
le sillon creusé par les productions japonaises, l'école asiatique du
film horrifico-fantastique, principalement celles originaires de Corée
du sud et de Hong Kong, est incontestablement la plus dynamique et
prolifique. Ce développement s'accompagne assez naturellement d'une
contrainte de fond : le nécessaire renouvellement des scénarii. Pour Gabal, son premier film, Won Shin-yeon
était probablement persuadé d'avoir trouvé une bonne et originale idée
pour faire dresser les cheveux sur la tête de ses spectateurs. Quasiment
inconnue, sauf dans le théâtre traditionnel, en Extrême-Orient, la
perruque s'y voit dotée d'insoupçonnés et étranges pouvoirs maléfiques.
Un argument qui, semble-t-il, n'a pas convaincu les distributeurs
français puisque le film n'a pas fait l'objet d'une diffusion en salles.
Ji-hyun vient chercher sa jeune sœur Soo-hyun,
atteinte d'une leucémie, à l'hôpital. Bien que la sachant condamnée,
elle n'a pas le courage de lui dévoiler le diagnostic du médecin et, au
contraire, la rassure sur son état de santé. Pour dissimuler la calvitie
de la cadette liée à son traitement, l'aînée lui a offert une perruque
qui semble avoir un effet favorable sur le morale et l'apparence de Soo-hyun. Celle-ci en vient même à faire, par jeu, des avances à Ki-seok, le fiancé de Ji-hyun. Un soir, Kyung-joo,
une amie des deux sœurs, emprunte la fameuse coiffure pour tenter de
regagner le cœur de son époux infidèle. Son cadavre est bientôt
retrouvé dans les sanitaires d'une boîte de nuit.
Célébrée par les fantasques Baudelaire et Maupassant, la chevelure est traditionnellement associée en Occident aux thèmes de la séduction et de la force. Gabal
puise une partie de son inspiration dans cet imaginaire symbolique.
Mais l'idée initiale tient de la gageure et le film perd assez
rapidement de sa cohérence. Le scénario devient abscons (pour ne pas dire tiré par les cheveux !)
pendant que l'esthétisante mise en scène, essentiellement atmosphérique
et constituée de très lents mouvements de caméra, se délite. Le film
fait évidemment penser aux Janghwa, Hongryeon et Bunhongsin des compatriotes Kim Jee-won et Kim Yong-gyun. Mais il manque un "je ne sais quoi" à celui-là pour lui permettre de leur être tout à fait comparable.
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