"... N'oubliez jamais ce que disait Baloo : 'il en faut peu pour être heureux, oui, PEU pour être heureux'..."
Premier long métrage de Mathieu Delaporte, connu pour sa participation à l'écriture des fictions télévisuelles du "Vrai journal", La Jungle
n'est pas, contrairement aux trompeuses apparences, un film de plus
pour adolescents acculturés. Sans faire de mal à ces derniers, cette
comédie, histoire d'une amitié entre deux jeunes adultes encore très
infantiles, tient bien mieux la route que la plupart des productions
destinées habituellement à cette partie du public. Sorti en plein été, à
l'ombre notamment du retour au cinéma d'un célèbre personnage de bande
dessinée, cette nouvelle collaboration avec Alexandre de La Patellière (Les Parrains, Renaissance) a fait un passage éclair en salles.
Amis depuis l'enfance, Vincent Larchet et Mathias Warkhevytch
partagent un petit appartement dans le 18e arrondissement parisien. Le
premier a abandonné ses études de droit, préférant vivre aux crochets de
son médecin de père, le second finit une thèse universitaire. A cours
de ressources, Vincent propose à son ami de louer leur logement
pendant les vacances et d'aller s'installer, pendant son absence, chez
son père. Mais celui-ci rentre prématurément de son séjour au pays
basque en plein dîner organisé pour l'anniversaire de Mathias. Par défi, Vincent accepte son pari pour récupérer l'appartement dont son père est le propriétaire : réussir à vivre, lui et Mathias, pendant sept jours avec sept euros chacun sans aide extérieure.
Le pitch de La Jungle,
sorte d'épreuve initiatique urbaine, ne constitue en réalité que le
ressort initial à une succession de courtes saynètes plus ou moins
réussies. Le scénario, assez dialogué mais inégal, ne possède évidemment
pas l'originalité et l'humour d'un Trading Places, mais il réserve cependant quelques bons moments susceptibles de séduire les amateurs de comédies légères et de buddy movies à la française tel L'Incruste dans lequel apparaissait d'ailleurs Patrick Mille. La mise en scène, dans son alternance entre scènes romanesques et d'action, parvient à rester alerte et Guillaume Gallienne apporte un utile contrepoint au jeu (volontairement ?) caricatural de son partenaire. Il manque néanmoins au film ce côté grinçant qui faisait l'intérêt d'Un monde sans pitié par exemple, autre premier long métrage, pour convaincre véritablement.
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