lundi 13 juillet 2015

The Way West (la route de l'ouest)

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"... But some of us are gonna have to settle for a piece of ground a little short of Oregon."

Même s'il ne possède, à l'évidence, pas le souffle épique, la spectacularité du pionnier Big Trail de The Way West fonde son intérêt sur quelques solides arguments. Tiré du roman1 éponyme d'Alfred Bertram 'Bud' Guthrie Jr. édité en 1949 (récompensé, l'année suivante, par le 3e "Prix Pulitzer" de la fiction 1950), ce western migratoire joue en effet davantage sur des aspects psychologiques et moraux (péché, justice...) que sur diverses successives péripéties. Le scénario co-écrit par  (co-adaptateur de The Asphalt Jungle) et  (son second pour le cinéma) centre son propos sur l'opposition, d'abord informelle et surtout intellectuelle, puis l'authentique rivalité entre l'ex-sénateur William J. Tadlock, initiateur et organisateur de cette longue transplantation entre le Missouri et l'Oregon, et Lije Evans mû par le simple mais vivace besoin de déplacement.
Divergence également entre une vision idéalisée, sans doute utopique d'un groupe ainsi que de sa future cité et l'immédiate solidarité à l'intérieur d'une communauté humaine constituée sans souci préalable d'harmonie mais soumise aux mêmes contingences. Personnage (de guide et, en quelque sorte, d'arbitre) essentiel dans le roman de l'écrivain-historien natif du Montana, Dick Summers perd hélas ici une bonne part de sa primordialité. Pour cette raison, le très "vendeur' trio d'acteurs vedettes ne paraît pas aussi décisif qu'escompté. L'inédite participation conjointe de  (déjà partenaires à deux reprises dans Out of the Past et The List of Adrian Messenger) et  à cette pénultième production menée par Harold Hecht2 n'en demeure pas moins un atout favorable assez fort ; la présence de la vingtenaire , dans son tout premier rôle crédité au cinéma, ajoutant un relatif élément de curiosité. Sans grande originalité, la direction d'3, en équipe pour la onzième fois avec le cinématographe William H. Clothier, ne suscite pour autant pas de solide critique.
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1. le deuxième d'une série de six après "The Big Sky" (adapté en 1952 par Howard Hawks, déjà avec  - voir article) et précédant "These Thousand Hills", "Arfive", "The Last Valley" et "Fair Land, Fair Land" (dernier volet de la trilogie qu'il constitue avec les deux premiers ouvrages).
2. l'ex-chorégraphe et agent littéraire avait, depuis 1947, été l'associé de Burt Lancaster. Celui-ci devait d'ailleurs tenir le rôle principal, aux côtés de James Stewart et Gary Cooper, dans le premier projet d'adaptation (1956) du roman de Guthrie Jr. confié à Clifford Odets .
3. qui réalisait ici le septième de ses quatorze westerns. Né à Londres mais élevé à Hollywood par son père, l'acteur anglais Victor McLaglen (titulaire du rôle principal de The Informer de ), l'ancien assistant de William A. Wellman, auprès duquel il débuta sa collaboration avec Clothier, est surtout connu pour avoir souvent travaillé avec (et dirigé à cinq reprises) John Wayne.



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