lundi 27 juillet 2015

Birdman: Or The Unexpected Virtue of Ignorance (birdman)

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"... And, uh, this play is kind of starting to feel like a miniature, deformed version of myself, following me around and..."

Le cinéma de fiction a été essentiellement conçu pour susciter des films comme celui-ci. Fondés sur des récits, tels ceux de , où magie et réalisme se combinent en se bonifiant l'un l'autre. Birdman: Or (The Unexpected Virtue of Ignorance) en constitue un remarquable exemple récent. Une œuvre dans laquelle imaginaire et fantasme tiennent une place décisive. Après quatre long métrages dramatiques,  souhaitait aborder la comédie, fut-elle noire, tournée en plan-séquence, un pari technique et artistique plutôt risqué. La production a été élaborée sur la base de ces options tonales et formelles. Ecrit à distance avec Alexander Dinelaris et les Argentins Nicolás Giacobone et Armando Bo (co-scénaristes de Biutiful avant de collaborer pour El último Elvis), le scénario nous fait entrer dans la tête d'une ancienne vedette (acteur d'un personnage de superhéros fantastique) de blockbusters hollywoodiens pleinement investi dans la très contrariante mise en scène d'une pièce1 à Broadway.
Réjouissante satire microcosmique, Birdman2 se délecte, à travers la troublante dualité de Riggan Thomson, de railler les absurdes, un peu infantiles relations entretenues par ces deux sphères à la fois contradictoires et nombrilistes du spectacle. Réseaux sociaux et critique en prennent également pour leur compte. Dans son premier rôle principal depuis Killing Gentleman (2008) dont il était aussi le réalisateur, Michael Keaton nous offre une interprétation assez épatante. D'autant plus que son personnage (selon lui, le plus dissemblable qu'il ait tenu) fait évidemment écho, aux années près3, à des épisodes de sa propre carrière. Jolie prestation d' et d' plaisamment entourés (, l'Anglaise ...). Candidat au "Lion d'or" de la 71e Mostra, le plus gros succès commercial d'4 a obtenu de très nombreuses récompenses dont deux "Golden Globes" (acteur principal d'une comédie et scénario) sur sept nominations et quatre "Oscars"5.
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1. adaptée de la nouvelle "What We Talk About When We Talk About Love" (1988) du poète-écrivain Raymond Carver (auteur des histoires qui ont inspiré Short Cuts de ).
2. titre emprunté à la série d'animation diffusée sur NBC entre 1967 et 1969.
3. l'année de sortie (1992) de "Birdman 3" correspond à celle de Batman Returns.
4. 42M$ de recettes US et 61M$ à l'international pour un budget compris entre 16,5 et 22M$.
5. meilleurs film (premier prix attribué à une production tournée intégralement en numérique, première comédie depuis Shakespeare in Love en 1998), réalisateur, scénario original et photographie (sur neuf nominations).


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