jeudi 30 juillet 2015

Le Vice et la vertu

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"Les Américains forcent vos dernières lignes de défense et vous, vous répétez une revue pour tabarin !"
L'incorporation de plusieurs séquences d'archives sert-elle à ancrer le film dans le contexte historique choisi ou à tenter de dissimuler l'absolue vacuité de son scénario ? Disons-le d'emblée, cette indéfinissable transposition1 de deux personnages sadiens2 à la fin de la Seconde Guerre mondiale relève au mieux de la futilité, au pire du grotesque. La huitième (neuf si l'on tient compte du segment "L'orgueil" dans le collectif Les Sept péchés capitaux) réalisation de  apparaît en effet aujourd'hui comme une incartade cinématographique un peu extravagante. De plus déplaisante, en raison également du médiocre emploi des seconds rôles et de la boursouflée bande originale d'inspiration wagnérienne composée par Michel MagneLe Vice et la vertu présente la particularité de réunir pour la première fois3 l'expérimentée  et la presque débutante , alors compagne de l'ancien collaborateur de . Le contraste, en terme de profondeur et de nuance de jeu, entre les deux actrices se révèle d'ailleurs assez frappant. Le film contribuera néanmoins à mieux faire connaitre la sœur cadette de Françoise Dorléac, le succès l'année suivante des Parapluies de Cherbourg lançant véritablement sa carrière. Dispensable !
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1. écrite par le réalisateur-producteur, Roger Vailland (Les Liaisons dangereusesEt mourir de plaisir) et la participation de Claude Choublier (Le Repos du guerrier).
2. Justine et Juliette issues de l'ouvrage (en trois versions successives) de Donatien Alphonse François de Sade : "Les Infortunes de la vertu" (1787) édité au XXe, "Justine ou les malheurs de la vertu" publié en 1791, "La Nouvelle Justine ou les malheurs de la vertu, suivie de l'histoire de Juliette, sa sœur" (ou les Prospérités du vice) paru en 1799. Lequel inspirera ensuite  (1969),  (1972),  (1975) et  (1977).
3. la seconde dans la comédie  (1964) de Philippe de Broca.

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