The Hangover (very bad trip)

"Attardé."

Venant après deux productions plutôt faibles, l'adaptation au cinéma de la populaire série télévisée Starsky and Hutch et School for Scoundrels, The Hangover a non seulement permis à Todd Phillips de renouer avec cette veine gentiment involutive et absurde de Old School. Mais, co-signée par le duo Jon Lucas-Scott Moore (Ghosts of Girlfriends Past, scénaristes non crédités de Wedding Crashers), cette divertissante comédie a également rencontré un inattendu succès commercial(1) aux Etats-Unis. Un engouement dans l'ensemble justifié, surtout si on la compare aux récents films du genre, orchestré par un casting de tête inédit, Bradley Cooper (Alias), Ed Helms (The Office) et Zach Galifianakis (Tru Calling).

Cinq heures avant sa cérémonie de mariage, Tracy Garner ne parvient toujours pas à joindre son futur époux Doug Billings ni aucun de ses amis partis avec lui enterrer sa vie de garçon à Las Vegas. Phil, l'un d'entre eux, se résout à l'appeler pour lui annoncer la disparition du futur marié. Deux jours plus tôt, Doug, accompagné par Alan, le frère de Tracy, était allé chercher ses complices Phil Wenneck, enseignant dans un collège, et Stuart Price, dentiste de profession à bord du superbe cabriolet de collection aimablement prêté par son futur beau-père Sid. Lorsque, le lendemain, Stu, Allan et Phil s'éveillent, la suite qu'ils ont loué est un incroyable capharnaüm, un tigre occupe la salle de bain et Stu a perdu une incisive. Doug et son matelas sont introuvables, enfin il y a un nourrisson dans un placard. Aucun d'entre eux n'a conservé de clair souvenir de la nuit précédente.

"Who let's the dogs out?". Même s'il n'a pas officiellement participé à l'écriture de The Hangover, Todd Phillips, co-auteur rappelons-le de Borat, nous livre là un Buddy Movie salement régressif, délirant et récréatif(2). Avantageusement narrée en flash-back, la tentative un peu désespérée, effectuée par trois individus n'ayant a priori presque rien en commun, de reconstituer cette "fameuse" nuit au cœur de "Sin City"(3) - et, accessoirement, de retrouver leur pote, candidat au sacerdoce conjugal - se révèle plutôt réussie. Le bon goût n'est pas toujours de rigueur mais les quelques sorties de piste sont largement compensées par une certaine science du comique de situation associée à un humour sans artifice et par quelques savoureuses apparitions, telles celles de Jeffrey Tambor (Arrested Development), Heather Graham, Ken Jeong ou Mike Tyson dans son propre rôle. Todd Phillips et son vieux partenaire Daniel Goldberg, follement enivrés par cette "gueule de bois", ont décidé avant même sa sortie publique d'en concocter une autre, prévue pour fin mai 2011.

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1. doté d'un budget de 35M$, quasi moitié moindre que celui de Starsky & Hutch, le film a rapporté trois fois plus : 459M$ (dont 60% sur le territoire national), se classant actuellement à la 4e place du box-office US 2009.

2. bien plus intéressant, au demeurant, que le très comparable et presque homonyme (en v.f.) Very Bad Things de Peter Berg.

3. la plus réputée des villes du Nevada, quoique située au milieu d'un désert, fondée il y a deux siècles... par les mormons !