mercredi 23 décembre 2009

Angel and the Badman (l'ange et le mauvais garçon)


"... But if I'm gonna be holly, I gotta get some fun out of it!"

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Premier des deux films réalisés par le scénariste James Edward Grant(1), Angel and the Badman est aussi le premier produit par John Wayne dont la carrière avait débuté vingt ans plus tôt. Entre comédie dramatico-romantique et western, il offrait à celui-ci un rôle d'auxiliaire imaginaire du légendaire mais lui réel Wyatt Earp que le jeune débutant alors nommé Marion Robert Morrison avait rencontré à Hollywood bien avant de devenir une vedette. L'occasion également pour lui de partager l'affiche avec l'atypique et mélancolique Gail Russell (remarquée dans le diptyque Our Hearts Were...) que l'acteur appréciait dit-on beaucoup.
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Au terme d'une longue et épuisante cavalcade pour échapper à un groupe de poursuivants, un cavalier et son cheval s'effondrent devant Thomas Worth et sa fille Penelope. Le chef de famille Quaker, originaire de Pennsylvanie, porte assistance à l'inconnu blessé par balle qui dégaine immédiatement son revolver. Worth accepte de le conduire au poste télégraphique de la ville voisine pour y déclarer ses deux parcelles de terrains au cadastre de Fort Lansing. La signature du message stupéfait et provoque l'empressement de l'employé peu enclin jusque-là à faire des heures supplémentaires. Quirt Evans, qui s'évanouit peu après dans les bras de 'Penny', a été en effet le célèbre adjoint du shérif Wyatt Earp de Tombstone. Les Worth ramènent ensuite le réputé dangereux personnage dans leur ferme pour le soigner. 'Penny' s'éprend presque aussitôt de Quirt malgré les multiples conquêtes féminines mentionnées au cours de son délire fiévreux. A peine remis sur pied, Quirt reçoit la visite de Laredo Stevens, à l'origine de sa fuite, accompagné par deux de ses hommes. Au milieu des Worth et muni d'une arme vide, Quirt accepte de lui céder ses terres. Sur le point de partir, celui-ci revient sur sa décision, ému par la sincérité des sentiments de 'Penny'.
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Tourné entre avril et juillet 1946 en Arizona ainsi qu'au cœur des splendides plateaux érodés de Monument Valley cher à John Ford(2), Angel and the Badman repose pour l'essentiel sur le contraste entre deux modes de vie contradictoires(3) amenés incidemment à se rapprocher. L'équilibre entre les éléments narratifs du scénario (attachement progressif des personnages principaux, soif réciproque de revanche) se montre plutôt judicieux. S'il n'est pas le western le plus réussi sur le thème du transgresseur amené à s'amender(4), John Wayne, à peine sorti de la comédie romantique Without Reservations de Mervyn LeRoy, y fait encore preuve de cette étonnante polyvalence qui s'estompera significativement au cours de la décennie suivante. Gail Russell, qu'il retrouvera peu après dans Wake of the Red Witch, interprète avec une belle et touchante conviction un rôle un peu monochrome, moins équivoque en tout cas que celui d'Annie Greer que lui confieront les producteurs (dont Wayne) de Seven Men from Now réalisé par Budd Boetticher. Les principaux rôles secondaires sont tenus par de vieilles connaissances, l'excellent Harry Carey (Mr. Smith Goes to Washington, Red River) dans le pénultième des quatre films tournés avec Wayne, Bruce Cabot dans la première de ses onze collaborations. Les qualités athlétiques de John Halloran (le capt. Oshima dans Blood on the Sun) y sont nettement plus discrètes. Angel and the Badman a enfin fait l'objet, cette année, d'un remake pour la télévision avec Lou Diamond Phillips dans le rôle principal.
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1. ainsi que des douze avec son ami John Wayne, parmi lesquels Sands of Iwo Jima, Hondo et McLintock! (au passage, intitulés du nom de deux personnages du film).
2. où le cinéaste a tourné Stagecoach avec le même Wayne.
3. Witness de Peter Weir s'appuiera sur une opposition un peu similaire.
4. Three Godfathers de Richard Boleslawski (Wayne apparaîtra dans son remake), Man of the West d'Anthony Mann et The Gun Hawk d'Edward Ludwig lui sont supérieurs.




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