jeudi 3 avril 2008

Arashi o yobu juhachi-nin (18 jeunes gens à l'appel de l'orage)


"Je ne suis sans doute pas fait pour vivre libre."

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Dans Taiyo no hakaba, Nagisa Oshima avait dépeint de manière très sombre le sort misérable d'une partie de la jeunesse d'Osaka. C'est précisément de la troisième ville du Japon, futur site de l'Exposition universelle de 1970, que part le groupe de jeunes hommes donnant son titre à Arashi o yobu juhachi-nin. Avec ce film, Yoshishige Yoshida souhaite mettre en lumière l'exploitation de travailleurs, sans aucun droit, par les entreprises et la société japonaises. La décision prise par la Shochiku d'interrompre sa distribution en salles au bout de quatre jours ne reposait pas, de toute évidence, sur des motifs artistiques.
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Employé-chaudronnier d'un chantier naval de Kure, Shimazaki est convoqué par Murata, le responsable du personnel. Celui-ci lui annonce que les avances versées, dépensées pour l'essentiel en alcool, ont atteint le montant de son salaire. Il l'incite fortement à économiser le loyer de son logement en allant s'installer dans le baraquement de l'équipe Owada situé en haut de la colline et d'y gérer le dortoir. En découvrant les lieux, Shimazaki veut faire aussitôt demi-tour mais croire la nouvelle équipe de dix-huit jeunes journaliers recrutée, comme lui, à Osaka par Moriyama qu'il surnomme 'le margoulin'. Même s'il affirme d'emblée mépriser ces garçons qui lui ressemblent, en rupture avec leur famille ou issus de foyers d'accueil, Shimazaki finit par prendre sa mission à cœur et d'accepter de garder trois d'entre eux ayant menti sur leur expérience du métier. Peu après, les ouvriers du chantier se mettent en grève.
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Véritable théâtre d'ombres, Arashi o yobu juhachi-nin n'est pas, au sens traditionnel du terme, un film politique et/ou social. Il ne nous montre presque jamais ce sous-prolétariat adolescent, évoqué plus que réellement dénoncé par Kijû Yoshida, au travail ni, par conséquent, les conditions dans lequel il l'accomplit. Le scénario analyse plutôt la complexe relation établie entre l'échantillon de ses représentants et cette espèce de grand frère obligé qu'est pour eux Shimazaki. Il essaie aussi de porter un éclairage susceptible d'affaiblir, au moins un peu, les a priori dont souffrent ces individus réputés peu fréquentables. Certains thèmes intéressants, telles l'éducation, la solidarité, la responsabilité ou la misère sexuelle, sont parfois seulement abordés mais enrichissent le contenu narratif, jamais explicite ni conclusif, du film.

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