mardi 1 avril 2008

Amai yoru no hate (la fin d'une douce nuit)


"Vous demandez toujours l'impossible !"

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Dernier film de la période de relative liberté créatrice au sein de la Shochiku, Amai yoru no hate prolonge en quelque sorte Rokudenashi avec lequel il partage certaines thématiques et l'acteur principal. Ce scénario, co-écrit avec le débutant Yoichi Maeda, qui entamera en 1964 une carrière de réalisateur avec la comédie Nippon Paradise, met en scène un personnage néanmoins très différent du Jun du précédent film, version prosaïque du romanesque héros stendhalien Julien Sorel, interprété six ans plus tôt pour Claude Autant-Lara par Gérard Philipe.
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Quitté par sa petite-amie sur le point de se marier, Jirô Tezuka est convié par un ami ingénieur à prendre un verre dans un bar chic. Le modeste vendeur dans un grand magasin propose à la responsable des lieux, Sawako, la fille de son propre patron, de lui présenter une personne pour remplacer l'hôtesse qu'elle vient de perdre. Le lendemain, il retourne en moto dans la misérable cantine où il a dû s'arrêter en raison d'un accident de la route pour y chercher la fille de la commerçante qu'il a brièvement tenté de draguer. Après s'être laissée prier, Harumi Nishimoto accepte le travail et rencontre bientôt Kyôsaku Hondô, le patron de la nouvelle raffinerie installée sur la commune et ami du riche père de Sawako. Séduit par Harumi, l'industriel lui propose d'être son protecteur. De son côté, Tezuka rencontre un soir Masae, la veuve du fils de Tokusaburô Oka, le directeur d'une fonderie en difficulté qu'il raccompagne ivre chez lui.
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La peinture des différences de classes et de l'arrivisme social ne requiert pas forcément la flamboyance des costumes* pour s'exprimer puissamment. Intéressant, Amai yoru no hate ne convainc toutefois pas vraiment. Outre les quelques maladresses scénaristiques qu'il recèle, il déçoit d'abord en raison de l'étoffe réduite de ses personnages, mais aussi parce qu'il semble résister à aller au bout de sa logique narrative, rendant diffuse la charge dramatique et n'exploitant pas le potentiel conflit de générations et, surtout, la brutalité à peine refoulée de Tezuka. L'un des principaux souvenirs laissés par le film reste probablement le visage singulier de Michiko Saga, la fille d'Isuzu Yamada, actrice la même année du Yojimbo de Kurosawa après tourné avec Mikio Naruse, Yasujiro Ozu ou Kenji Mizoguchi.
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*d'un Barry Lyndon, l'une des incontournables références cinématographiques du thème.

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