vendredi 7 août 2015

Stagecoach (la diligence vers l'ouest)

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"... Tell me when you ever won? Tell me."

Lorsque l'on est perdu en pleine nature (ce qui, métaphoriquement, était la situation du western étasunien1 au cours des 1960's), le soleil ou les étoiles peuvent aider à retrouver la bonne direction. La voie, en quelque sorte, empruntée par Martin Rackin associé à la Fox avec ce premier remake2 de Stagecoach (1939), l'un des chefs-d'œuvre de  (voir article) grâce auquel le genre, à l'époque un peu déconsidéré, avait commencé à acquérir ses lettres de noblesse. Si les modifications apportées par Joseph Landon3 au scénario de Dudley Nichols tiré du récit d'Ernest Haycox restent mineures, l'espoir de Rackin4 était de faire de la couleur en CinemaScope, de nouveaux moyens de tournage (en hélicoptère notamment) et de son casting sensiblement différencié les arguments de sa neuvième production.
La menace sioux (le film s'ouvre avec une attaque-surprise de cavaliers militaires, la poursuite de la diligence dans la troisième des quatre parties du métrage en constitue l'épisode culminant), la violence et le thème plurivoque de la méprise font ici l'objet d'une accentuation assez dans l'air du temps. On ne retrouve en revanche ni la finesse narrative, ni les qualités humaines et esthétiques (les forêts du Colorado ont remplacé les étendues désertiques de l'Arizona) qui caractérisaient l'original. Stagecoach peut s'appuyer sur au moins trois atouts pour gagner l'estime des cinéphiles. L'indiscutable métier (près d'une centaine de réalisations dont, à l'époque, plus d'une dizaine de westerns) de 5 dans lequel s'imbriquent sans jurer classicisme et modernité. Les acteurs6, et tout particulièrement la lumineuse 7 dans le premier de ses trois westerns. Et la partition guimbardée de Jerry Goldsmith (qui signait, la même année, celle de The Sand Pebbles).
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1. la sortie, aussi en 1966, de deux splendides nanars de  mêlant les genres : Jesse James Meets Frankenstein's Daughter et Billy the Kid Versus Dracula avec  (Hatfield dans Stagecoach) en vampire, n'est pas pour autant représentative de son déclin.
2. le second étant le téléfilm réalisé en 1986 par  avec  et  dans les rôles principaux.
3. le natif du Queens (NYC), pour lequel il s'agit de la dernière contribution en tant que scénariste, s'était jusque-là surtout frotté au western pour des séries télévisée. Ils avait néanmoins co-adapté Rio Conchos, dirigé deux ans plus tôt par .
4. le scénariste passé, dix ans auparavant, à la production avait notamment signé le script de The Enforcer (1951), The Horse Soldiers (1959) ou North to Alaska (1960), ces deux derniers avec John Wayne, et produit avec la Warner Fort Dobbs (1958) également réalisé par .
5. l'ancien enfant-acteur et précoce collaborateur d'Hal Roach doit une part signicative de sa persistante notoriété à Them! produit en 1954 par  la Warner.
6.  (à la veille d'acquérir une notoriété internationale grâce à la série TV Mannix), l'acteur de télévision  (dans son dernier film pour le cinéma),  et  reprennent respectivement les rôles tenus par  et .
7. partie de Suède aux Etats-Unis à l'âge de six ans, découverte dès 1962 et remarquée l'année suivante dans le comédie musicale Bye Bye Birdie de  aux côtés de .


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