dimanche 2 août 2015

Dracula Untold

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"Sometimes the world no longer needs a hero. Sometimes what it needs... is a monster."

Si d'autres films1 avaient auparavant mis le personnage historique Vlad III Tepes ("l'Empaleur") au centre de leur récit, Dracula Untold est le premier à établir un lien formel avec la célèbre créature fictionnelle inventée par le romancier irlandais Bram Stoker2. Co-initiateur du projet3 conçu dès 2007, Michael De Luca4 (associé à Universal et Legendary liés par un très récent partenariat) offre au duo - l'opportunité de signer leur premier scénario. Ceux-ci imaginent ainsi Vlad avoir recours à des pouvoirs démoniaques, obtenus d'un vampire selon un compromis présumé temporaire, pour mener sa redoutable lutte contre le suzerain ottoman Mehmed.
A priori astucieuse, la fusion liminaire opérée ici entre le mythique Dracula stokérien et l'une de ses sources narratives s'avère décevante. Le premier long métrage de l'Irlandais  (ex-publicitaire) ne se démarque en effet pas vraiment des nombreux films d'action-fantastique médiévaux proposés ces dernières années par les studios internationaux. Quelques incohérences affaiblissent un script déjà handicapé par l'obscurité parfois trop prononcée de ses ambiances, un rythme hésitant et une intensité assez contenue. Malgré leurs inhérentes qualités, le Gallois , la Canadienne  (CosmopolisEnemy) et les Anglais  et  n'infirment pas cette impression plutôt négative. L'épilogue du film semble présager une suite se situant à l'époque moderne, corroborée par une productrice exécutive et probablement encouragée par le relatif succès commercial obtenu5. L'originalité (argument unique mais déterminant de Dracula Untold) en moins, ce pari est-il tenable ?
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1. parmi lesquels les roumains Vlad Tepes (1979), Vlad Tepes (1980), Dracula the Impaler (2002), le documentaire télévisé canadien de  diffusé en 2002, l'étasunien Vlad (2003) avec  et une production uruguayenne (2009). Fin 2009, l'idée d'un drame strictement historique sur Vlad III a été évoquée réunissant Brad Pitt à la production, l'Anglais Charles Hunnam (Sons of Anarchy) pour le scénario et l'acteur irlandais Colin Farrell.
2. dans son roman édité en 1897, l'auteur empruntait au prince-commandant (voïvode de la seconde moitié du XVe siècle) de Valachie l'un des ses surnoms (Dracul-a : fils du dragon - Vlad II Dracul - qui signifie aussi diable en roumain, vampire en moldave) et sa région. La nouvelle "The Vampyre" (1819) de John William Polidori, "Varney the Vampire; or the Feast of Blood" (1847) de James Malcolm Rymer et "Carmilla" (1872) de Joseph Sheridan Le Fanu l'ont sans doute également inspiré ; peut-être aussi les récits légendaires relatifs à la "sanglante" comtesse hongroise Erzebeth Bárthory (1560-1614).
3. prévu pour être tourné en Australie sous la direction d'Alex Proyas avec Sam Worthington dans le rôle-titre. Sollicitée pour tenir le personnage féminin principal, Abbie Cornish avait décliné la proposition.
4. producteur notamment de The Social NetworkMoneyball ou encore Captain Phillips.
5. 215M$ (dont 56M$ aux Etats-Unis) pour un budget compris entre 70 et 100M$.

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