dimanche 5 octobre 2014

Wait Until Dark (seule dans la nuit)

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"World's champion blind lady."

Généralement survalorisé, Wait Until Dark doit en réalité l'essentiel de son intérêt à la présence d' et d'. Quasi huis clos criminel aux tardives connotations horrifiques, ce film produit par Mel Ferrer pour son épouse avec la Warner ne possède ni les qualités narratrices (celles d'un 23 Paces to Baker Street par ex.), ni les vertus novatrices dont on le gratifie trop généreusement. Adapté de la pièce1 écrite par Frederick Knott (Dial M for Murder), difficile en effet d'imaginer scénario plus compliqué, extravagant, voire stupide pour récupérer une poupée dans l'appartement d'une aimable mais vaillante jeune femme aveugle. Le script de Robert et Jane-Howard Carrington tarde à se nouer, bavarde et s'étire beaucoup, n'atteignant une réelle intensité que lors de l'obscure confrontation finale, annoncée par un bien surprenant meurtre automobile.
La réalisation indolente, un peu empruntée de 2 (né en Chine comme le dramaturge) n'arrange évidemment rien. Les véritables arguments du film restent donc assurément l'interprétation d'3, qui réussit le tour de force de capter notre attention tout en rendant l'histoire à peu près crédible. Mais aussi celle du metteur en scène-acteur 4, remarqué l'année précédente dans la comédie guerrière The Russians Are Coming the Russians Are Coming de , titulaire ici de l'un des meilleurs rôles de la première partie de sa carrière.
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1. créée par Arthur Penn au Ethel Barrymore de Broadway en février 1966 avec Lee RemickRobert DuvallMitchell Ryan et la jeune Julie Herrod, seule à reprendre son personnage dans le film.
2. soldat blessé en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, le futur réalisateur de trois des quatre premiers James Bond fut soigné dans un hôpital hollandais par une infirmière volontaire âgée de seize nommée...  !
3. grâce à laquelle l'actrice obtint sa cinquième et dernière nomination aux Academy Awards.  décida ensuite d'interrompre sa carrière pour s'occuper de ses enfants.
4. Stephen King affirme dans un ouvrage que la performance de l'acteur pourrait bien être la plus forte évocation d'une figure de méchant à l'écran ("the greatest evocation of screen villainy ever"). Interrogé sur son éventuelle déception de ne pas avoir cité aux "Oscars", Arkin répondit avec humour : "vous ne pouvez être nommé pour avoir été méchant avec Audrey Hepburn !"





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