vendredi 3 octobre 2014

Passage to Marseille (passage pour marseille)

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"... At heart, he's a Frenchman, more than any of them... More than any of us perhaps."

Passage to Marseille demeure sans doute comme l'un des drames de guerre les plus atypiques de cette époque belligérante. Adaptation du roman "Men Without Country" (janvier 1942) du duo Charles Nordhoff-James Norman Hall*, cette production d'Hal B. Wallis pour la Warner s'emploie à faire le panégyrique du patriote authentique et, par voie de conséquence, à vouer aux gémonies les successives capitulations, en particulier françaises**, face à l'agresseur nazi. Particularité du scénario de Casey Robinson (Captain Blood) et Jack Moffitt, l'incorporation de multiples analepses dans le flashback principal à partir duquel se construit la narration. Si l'ambition de côtoyer les qualités de Casablanca a pu initialement exister, le pénultième des six films de  avec  démontre, encore une fois, que le cinéma relève pour une part significative d'une alchimie complexe.
Le caractère passablement tarabiscoté du récit, manichéen des personnages, l'emploi surabondant dans le score composé par Max Steiner d'"En passant par la Lorraine" et de "La Marseillaise" empêchent Passage to Marseille se susciter une franche adhésion. , associé pour la quatrième et dernière fois au chef-op. James Wong Howe, prouve néanmoins qu'il était l'un des réalisateurs les plus doués de sa génération. Le casting de soutien (...) ne manque pas non plus d'intérêt, même si l'on peut en l'occurrence regretter la faible place laissée à  dans le quatrième de ses cinq films tournés, entre 1941 et 1946, aux Etats-Unis.
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*tous deux aviateurs au sein de l'Escadrille Lafayette puis journalistes et co-auteurs d'autres ouvrages parmi lesquels Mutiny on the Bounty.
**à travers les accords de Munich en septembre 1938 et l'armistice de juin 1940 dont il est question dans le script.



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