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"No, until Fedora dies..."
En cette fin des années 1970 commençait à s'exprimer au cinéma une certaine nostalgie du vieil Hollywood. Pour ce qui deviendra son pénultième film, Billy Wilder décide de porter à l'écran, avec son complice (depuis Love in the Afternoon) I.A.L. Diamond, la première nouvelle du recueil "Crowned Heads" (1976) de l'ex-acteur Tom Tryon (The Cardinal). Récit en trois actes (sorte de coup du chapeau - fedora1 - dramatique !) d'une ancienne actrice vedette, retirée sur une île proche de Corfou, sollicitée par un vieux producteur pour tenir le rôle d'Anna Karénine dans une nouvelle adaptation du roman de Tolstoï. Les thèmes de l'éternelle jeunesse, du culte un peu morbide de l'apparence, de l'illusion/contrefaçon incarnée ne sont pas foncièrement très originaux. Mais Wilder les aborde avec un regard à la fois cynique (plus que cruel) et attendri. Faiblement convaincue par le projet et refroidie par l'échec du film précédent (The Front Page), Universal déclare forfait, laissant le cinéaste trouver ses producteurs sur le Vieux continent où Fedora est tourné.
Narrée en flashback imbriqués, l'intrigue peine légèrement à se nouer. Cependant, dès le départ soudain des principaux occupants de la "Villa Calypso", elle prend heureusement un cours bien plus intéressant et prenant pour le spectateur. Le choix de William Holden pour tenir le rôle du producteur-narrateur peut susciter une méprise. Fedora ne cherche en effet pas à prolonger le sombre Sunset Blvd, premier des quatre films dans lesquels l'acteur est dirigé par Billy Wilder. Ce drame vaguement pathétique vient plutôt porter une simple, douce-amère réflexion2 sur la gloire passée, sur la représentation procuratoire (ou sublimée). Pour Fedora, Tom Tryon s'était inspiré des vies et carrières de Marlene Dietrich, Greta Garbo, Pola Negri, Olga Tschechowa et Elfi von Dassanowsky. Après avoir pensé à Faye Dunaway (et à Dietrich en comtesse Sobryanski), Wilder offre le rôle-titre à Marthe Keller3 (remarquée dans Bobby Deerfield de Sydney Pollack) aux côtés de l'Allemande Hildegard Knef4 et de José Ferrer (Henry Fonda et Michael York faisant de brèves et plaisantes apparitions). Présenté en première (hors compétition) au 31e Festival de Cannes, Fedora n'a connu ensuite qu'une exploitation relativement confidentielle avant de retrouver, depuis sa reprise l'année dernière, une nouvelle jeunesse.
Narrée en flashback imbriqués, l'intrigue peine légèrement à se nouer. Cependant, dès le départ soudain des principaux occupants de la "Villa Calypso", elle prend heureusement un cours bien plus intéressant et prenant pour le spectateur. Le choix de William Holden pour tenir le rôle du producteur-narrateur peut susciter une méprise. Fedora ne cherche en effet pas à prolonger le sombre Sunset Blvd, premier des quatre films dans lesquels l'acteur est dirigé par Billy Wilder. Ce drame vaguement pathétique vient plutôt porter une simple, douce-amère réflexion2 sur la gloire passée, sur la représentation procuratoire (ou sublimée). Pour Fedora, Tom Tryon s'était inspiré des vies et carrières de Marlene Dietrich, Greta Garbo, Pola Negri, Olga Tschechowa et Elfi von Dassanowsky. Après avoir pensé à Faye Dunaway (et à Dietrich en comtesse Sobryanski), Wilder offre le rôle-titre à Marthe Keller3 (remarquée dans Bobby Deerfield de Sydney Pollack) aux côtés de l'Allemande Hildegard Knef4 et de José Ferrer (Henry Fonda et Michael York faisant de brèves et plaisantes apparitions). Présenté en première (hors compétition) au 31e Festival de Cannes, Fedora n'a connu ensuite qu'une exploitation relativement confidentielle avant de retrouver, depuis sa reprise l'année dernière, une nouvelle jeunesse.
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1. nom d'un chapeau-feutre et titre d'une pièce de Victorien Sardou montée la première fois en 1882 avec Sarah Bernhardt.
2. moins acide par ex. que celle à laquelle se prête Fassbinder dans Die Sehnsucht der Veronika Voss.
3. l'actrice helvète avait tourné également avec Schlesinger et Frankenheimer.
4. dirigée notamment, au cours des décennies précédentes, par Litvak, Carol Reed et Aldrich.
1. nom d'un chapeau-feutre et titre d'une pièce de Victorien Sardou montée la première fois en 1882 avec Sarah Bernhardt.
2. moins acide par ex. que celle à laquelle se prête Fassbinder dans Die Sehnsucht der Veronika Voss.
3. l'actrice helvète avait tourné également avec Schlesinger et Frankenheimer.
4. dirigée notamment, au cours des décennies précédentes, par Litvak, Carol Reed et Aldrich.
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