
D'abord producteur puis réalisateur, Leonard Kirtman délaisse très vite le film d'horreur pour le X. En 1979, il tourne sous le pseudonyme de Leon Gucci deux films avec Desiree Cousteau
, les très actifs Serena
(à l'affiche de vingt-cinq productions cette année-là, parmi lesquelles The Ecstasy Girls
et Heavenly Desire
) et John Holmes
ainsi que Sharon Kane
. Le second, Inside Désirée Cousteau
, prend la forme d'une autobiographie factice de la récente et troisième détentrice du titre de "meilleure actrice"(1) décerné par l'Adult Film Association of America.
Par les qualités esthétiques de ses actrices et de sa photographie, ce
film aux tonalités comiques apparaît comme l'un des plus proches du
genre érotique connexe. Il illustre également fort bien, en ce début du
crépuscule du Golden Age of Porn, le label "porno chic".








Dans son jardin, sa piscine ou installée sur son canapé, Desiree Cousteau
fait le récit de ses diverses, mouvementées et finalement brèves
expériences professionnelles avant d'embrasser la carrière d'actrice
érotique. D'abord jeune journaliste, elle n'avait pas hésité à payer de
sa personne pour obtenir une interview exclusive du gouverneur Joe Ryan,
candidat à la présidence des Etats-Unis. Mais l'article de proximité et
de fond rapporté n'ayant pas séduit son rédacteur, elle avait été
renvoyée. Vendeuse itinérante pour une marque de parfum puis dans la
boutique de prêt-à-porter de Mme Murdock, Desiree se montrait toujours, à ses dépens, trop proche de la clientèle. Engagée comme cook sur le voilier de Melle Kennedy alias Serena
, elle était en réalité amenée à passer plus de temps à prendre soin de sa patronne, de son invité Johnny 'The Wadd' Holmes
ou du skipper du bateau.




Inside Désirée Cousteau
pourrait s'intituler "La Naissance d'une vocation (chez une jeune femme un peu niaise mais avantagée par la nature)". Ce cursus, raconté à la première personne, n'a évidemment rien de réel(2) et doit être pris avec humour au second degré(3). Plutôt que d'utiliser son corps et le goût pour les ébats (hétérosexuels ou saphiques et instrumentés)
au service d'un banal métier, autant en faire le principal vecteur de
la réussite de sa carrière ; telle pourrait être la morale (sic !) de cette fable libidinale. A défaut de l'être vraiment, Desiree Cousteau
interprète avec talent une écervelée candide, spontanée et généreuse, sorte d'incarnée Betty Boop
ayant su tirer son épingle d'un jeu à plusieurs bandes. Et si celui des
acteurs est sans doute feint, ne boudons pas notre plaisir !



___
1. pour sa prestation dans Pretty Peaches
d'Alex de Renzy où apparaissait également Juliet Anderson
.


2. très à l'aise dans le milieu aquatique (d'où son nom d'artiste), Cousteau
,
née dans une famille baptiste conservatrice de Georgie, a débuté comme
danseuse topless. Après plusieurs auditions souvent horizontales, elle
obtient un petit rôle dans un film de "prison pour femmes" (Caged Heat
, premier film du réputé Jonathan Demme
) puis est choisie pour être l'une des partenaires de John Leslie
dans la comed-X Telefantasy
.





3. attesté par la bande-son (infantiles bruits de succion en
post-syncro.), les musiques (kazoo...) et chansons ainsi que par la
confirmation des mythiques orgies auxquelles est sensée se livrer, hors
plateau, l'amicale des acteurs du porno.
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