mardi 18 mai 2010

The Bride and the Beast (la fiancée de la jungle)


"Do you think we can come back, after death?"

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Unique film pour le cinéma réalisé par Adrian Weiss, fils du producteur Louis Weiss (Adventures of Tarzan, Jungle Menace...) et ancien assistant d'Elmer Clifton notamment, The Bride and the Beast aurait sans doute chu dans les encombrées oubliettes du Septième art s'il n'avait pas disposé d'au moins deux arguments "massus". Le premier, à l'incertaine croisée des chemins tracés par deux chefs-d'œuvre de genre (King Kong et Cat People), en explorant un thème très classique (la belle et la bête) aux potentielles connotations érotico-fantastiques toujours palpables. Le deuxième, à travers la participation au script et la sensible influence d'Edward D. Wood Jr., adaptateur de l'histoire imaginée par Weiss.
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Dan Fuller, chasseur émérite de gros gibiers, et son épouse Laura Carson sont surpris par un orage sur la route les menant à leur manoir pour y passer leur nuit de noces. A peine arrivé, le couple entend Spanky, le gorille capturé très jeune par Fuller et enfermé dans une cage au sous-sol, se manifester avec vigueur. Laura, qui obtient de le voir et aussitôt littéralement fascinée par le primate anthropoïde, enfreint les recommandations de son mari en s'en approchant. Elle est alors saisie par le bras mais parvient à se libérer en parlant à l'animal. Pendant la nuit, Spanky, après avoir écarté les barreaux de sa cellule, monte dans la chambre des époux et montre à Laura des signes d'intérêt et d'affection. Lorsqu'il s'éveille, Fuller doit abattre le singe qui vient d'ôter le chemisier de la jeune femme puis, détourné par les semonces, adopte une attitude menaçante à son égard. Au sortir d'un cauchemar, Laura interroge son mari sur l'hypothétique réalité de vies antérieures. A la veille de leur départ pour un safari en Afrique, celui-ci décide de soumettre le trouble de Laura au diagnostic de son ami le docteur Carl Reiner, adepte de l'hypnose.
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Improprement catalogué dans le genre horrifique, The Bride and the Beast se révèle plutôt être le produit d'une hybridation entre le drame (psychotropique !) et le film d'aventure africaine. L'intrigue principale se trouve d'ailleurs substantiellement embroussaillée dans le long épisode de chasses hommes-tigres. A défaut des extravagances woodiennes d'un Bride of the Monster, l'emploi massif mais ici sobre d'images d'archives (animalières), empruntées à Man-Eater of Kumaon et Bride of the Gorilla, ou le caractère saugrenu de certaines situations pourraient trahir une parenté avec le natif de Poughkeepsie. Sur le plan parabolique, cette production reste en outre bien en deçà des provocateurs Tanya's Island et Max mon amour. Au côtés de l'éternel second rôle Lance Fuller (à l'affiche de God's Little Acre la même année), l'ex-actrice de soutien de la Fox Charlotte Austin*poursuivait avec ce personnage bivalent, hanté par un velu passé, son expérimentation de l'étrange avant de bientôt mettre un terme à sa carrière pour de se consacrer... aux antiquités.
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*qui avait déjà fréquenté du primate dans Gorilla at Large.

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