"Quatre Américains en vacances ne disparaissent pas ainsi !"
Second ouvrage, publié en 2006 et encensé par Stephen King himself, de Scott Bechtel Smith porté au cinéma, The Ruins ne devrait pas permettre à l'auteur et scénariste d'obtenir, dix ans après A Simple Plan, une nouvelle nomination aux Academy Awards. Il offrait en revanche à l'ancien photographe de mode Carter Smith l'occasion de signer son premier long métrage. A la croisée des chemins de deux sous-genres, quelque fois connexes (le survival et le natural horror), tout en mettant en scène un prédateur original*, ce film s'enferme délibérément dans les limites d'un espace narratif et physique un peu étroit. Il a néanmoins rencontré un certain succès commercial, réussissant à amortir son budget dès le week-end de lancement, se classant même, à cette date, au cinquième rang du box-office US.
Amy, son amie Stacy et leur boy-friend respectif, Jeff(rey) Dean McIntyre et Eric coulent de paisibles vacances au Mexique. Au bord de la piscine de leur hôtel, ils font la connaissance de Mathias, un touriste allemand sur le point de rejoindre son frère Heinrich et la petite-amie archéologue de celui-ci sur un site maya non recensé par les cartes. Plutôt que de vivre la dernière journée de leur séjour comme la plupart des précédentes, c'est à dire sans relief particulier, le quatuor se résout à l'accompagner. Après un trajet en car, en taxi puis à pied, le groupe auquel s'est joint Dimitri, l'un des membres de la petite bande de fêtards grecs, découvre le temple perdu au milieu de la végétation, bientôt suivi d'autochtones à cheval qui se montrent rapidement menaçants. Dans l'hystérie et la confusion, ces derniers abattent Dimitri, obligeant ses compagnons terrorisés à se réfugier au sommet de l'édifice. Ils y trouvent les tentes et les effets d'Heinrich et de son amie mais aucune trace de leur présence à l'exception de la sonnerie du téléphone du premier émanant du puits au centre de la plate-forme. Mathias décide d'y descendre, mais la corde à laquelle il est suspendu cède. Devant l'effroi d'Amy, Stacy accepte de rejoindre le blessé pour tenter de lui porter secours.
Tourné en Australie, The Ruins, construit sur un idée initiale assez simple, ne manquait pas d'un réel potentiel horrifique. Avec une intrigue sensiblement modifiée et raccourcie par rapport au roman, il peine cependant à installer une atmosphère véritablement inquiétante ainsi qu'une tension durable et palpable. Dans la veine de Cabin Fever, le premier film d'Eli Roth, ou de Bug, l'actuel dernier opus de William Friedkin, cette adaptation co-produite par Stuart Cornfeld (The Fly) se montre dans l'ensemble moins convaincante que ces derniers. Carter Smith ayant en particulier tendance à privilégier les séquences gore plutôt que de fouiller un peu la psychologie des personnages. Dans ce contexte, la prestation des acteurs n'apparaît fort heureusement pas trop caricaturale.
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*de la famille de Rroamal ou de Rytt respectivement imaginés par les écrivains Anne McCaffrey et A. E. van Vogt.
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