vendredi 18 janvier 2008

Ironside (l'homme de fer)



"... Plus vous avancez dans ce fichu métier, plus il faut que vous donniez de vous même."

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Collier Young, à l'origine du scénario de Act of Violence de Fred Zinnemann et notamment producteur de "The Night of the Fatal Trap", le dernier épisode de la première saison de la série The Wild Wild Wes, a la riche idée de revisiter (en le prenant au mot) le concept du armchair detective(1) pour les besoins d'un téléfilm produit par Universal et diffusé le 28 mars 1967 sur NBC. L'histoire adaptée par Don Mankiewicz (le neveu du grand Joseph L. et co-scénariste de I Want to Live!) et mise en scène par le vieux routier de la télévision James Goldstone reçoit un tel succès du public qu'elle sert aussitôt de point de départ à une série. Celle-ci ne s'interrompra d'ailleurs qu'après huit saisons, cent quatre-vingt seize épisodes... et plusieurs milliers de kilomètres parcourus en chaise roulante par Robert T. Ironside (rebaptisé Robert Dacier en France). Apparu peu de temps après Mission: Impossible de Bruce Geller, quelques mois avant Mannix du duo Levinson-Link(2) avec lesquels il rivalise sur le plan de la tension dramatique, de la dureté et de l'élégance, Ironside reste sans conteste une des séries policières les plus marquantes des années 1960-70.
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Confier de délicates enquêtes criminelles à un ancien chef de la police devenu infirme mais toujours plein d'énergie et de détermination demeure, quarante ans après, une ingénieuse trouvaille de la part de l'ex-mari (successif) d'Ida Lupino et de Joan Fontaine. Surtout parce qu'elle place, a priori, le héros en situation de faiblesse, de vulnérabilité ou d'impuissance. Celui-ci est interprété avec conviction et brio par Raymond Burr, solide acteur de soutien chez Anthony Mann (Raw Deal), George Stevens (A Place in the Sun) ou Alfred Hitchcock (Rear Window dans lequel Jefferies-James Stewart était lui aussi cloué sur une chaise roulante !) et vedette dans le rôle-titre de la série Perry Mason. La performance de l'acteur canadien ne lui valut que six nominations, consécutives tout de même (1968-1972), aux "Emmy Awards"(3) et deux aux "Golden Globes" (1969 et 1972).
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Aux côtés du futur cultivateur d'orchidées, la production choisit Barbara Anderson, une ancien reine de beauté de Memphis qui quittera la série en 1971, remplacée par Elizabeth Baur. Celle que l'on verra apparaître dans sept épisodes de obtiendra deux "Emmy Awards" sur trois citations grâce à son rôle. Don Galloway, en sergent effacé, l'Afro-américain Don Mitchell, en ancien voyou repenti et promu avec lequel Ironside entretient une relation quasiment paternelle, et Gene Lyons, en commissaire de police, complètent la distribution récurrente. Parmi les vedettes invitées figurent en autres David Carradine, Vera Miles, Anne Baxter ou Scott Glenn. Rappelons enfin que le thème musical de Ironside est l'un des premiers composés pour la télévision par Quincy Jones.
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1. auquel Agatha Christie et Rex Stout, avec son Nero Wolfe, notamment ont contribué à poser les bases narratives.
2. les "pères" d'un inspecteur Columbo alors en gestation.
3. venant s'ajouter aux deux Emmy sur trois citations pour Perry Mason.

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