"What matters is the part we choose to act on."
Parallèlement
au passage de son personnage-titre de l'enfance à une certaine
maturité, on peut raisonnablement affirmer qu'avec ce cinquième et
antépénultième volet de la franchise, la saga s'affranchit de manière
significative de sa source inspiratrice. Le film issu du roman de Joanne Kathleen Rowling paru en 2003, le plus long de la série avec plus de sept cent cinquante pages (près de neuf cents pour l'édition US), constitue à ce jour le plus court, laminé et librement adapté des épisodes. Faut-il y voir l'influence de Michael Goldenberg, co-scénariste de Contact ou de Peter Pan et pressenti dès Harry Potter and the Sorcerer's Stone, chargé d'assurer l'intérim de Steven Kloves ? Probablement. Une caractéristique essentielle pour la large et scrupuleuse communauté de fans qui n'a pourtant pas empêché Harry Potter and the Order of the Phoenix de se hisser, malgré un démarrage décevant, juste derrière le premier volet au box-office international*.
Par une journée d'été particulièrement torride dans le Surrey, Harry Potter est bêtement raillé par son voisin Dudley Dursley.
Soudain, le ciel s'obscurcit étrangement et un orage s'abat sur la
campagne, contraignant les deux adolescents à regagner Little Whinging à
la hâte. Dans un tunnel, ils sont brusquement attaqués par deux Dementors. Potter
parvient à éliminer celui qui s'en prend à son âme grâce à un sortilège
pendant que le second inflige un dommage probablement irréversible à Dudley. Alors qu'il se trouve chez les parents de ce dernier, Potter
est avisé par un pli magique de son renvoi de Poudlard pour usage d'un
sortilège de Patronus en présence d'un Muggle. Au cours de la nuit, le
jeune sorcier reçoit la visite du professeur Moody et de sa bande. Celui-ci lui apprend la convocation, à l'initiative du professeur Dumbledore,
d'une audience disciplinaire destinée à confirmer le renvoi et l'emmène
au quartier général de l'Ordre du phénix où il retrouve le couple Weasley et Sirius Black.
L'ex-détenu d'Azkaban prédit le retour prochain de Voldemort,
occupé à réunir une armée de disciples et en quête d'une nouvelle arme
susceptible de lui donner un avantage décisif contre ses adversaires.
Reconnu innocent par le vote réclamé au terme de l'audience du Ministère
de la magie, Potter retourne à Poudlard. Dolores Umbridge, qui avait voté pour la culpabilité de Potter,
y est désormais chargée d'enseigner de manière exclusivement théorique
la défense contre les forces du mal. Nommé bientôt Grande inquisitrice
au sein de l'établissement, elle obtient la suspension du professeur Sybil Trelawney.
Venant après le réussi The Prisoner of Azkaban dirigé par Alfonso Cuarón et le moins convaincant The Goblet of Fire de Mike Newell, Harry Potter and the Order of the Phoenix néglige certains détails, sous-intrigues (Ron au Quidditch par ex.) et digressions pour (enfin !) se focaliser sur le personnage central, aux prises avec une culpabilité anxieuse et sa sournoise relation, presque starwarsienne, avec 'You-know-who', le Seigneur noir
devenu depuis le précédent épisode son antagoniste direct. Malgré un
scénario au cheminement un peu erratique, la réalisation de David Yates
parvient à le mettre en scène, parfois de façon joliment spectaculaire,
et à accentuer la noirceur de ce chapitre. Si la présence au casting d'Imelda Staunton, d'Evanna Lynch et, courte mais impressionnante, d'Helena Bonham Carter
apporte une indéniable plus-value au récit et à la galerie de
personnages**, on peut néanmoins regretter la faiblesse relative des
acteurs principaux dans un registre émotionnel devenu prépondérant.
___
*938M$ (dont 646M$ à l'étranger) contre 976M (659M) pour HP.I, 879M
(617M) pour HP.II, 896M (606M) pour HP.III et 795M (546) pour HP.IV.
**un peu au détriment de Gary Oldman, d'Alan Rickman et d'Emma Thompson.
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