dimanche 3 juin 2007

Kawaita hana (fleur pâle)


"C'est la faute au hasard...."

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Comme en France à la fin des années 1950, une "Nouvelle vague" (nuberu bagu en v.o.) déferle à la même époque sur le cinéma japonais. L'émergence non concertée de cette nouvelle génération de réalisateurs coïncide d'ailleurs avec une profonde crise des grands studios de production. Parmi les jeunes cinéastes en réaction avec les maîtres (Ozu, Kinoshita) du vieux studio Shochiku se trouvent notamment Nagisa Oshima, Yoshishige 'Kiju' Yoshida et Masahiro Shinoda. Ce dernier, ancien assistant de Yasujiro Ozu et admirateur de Mizoguchi, se caractérise par un style formel assez prononcé. Le yakuza eiga Kawaita hana, adapté d'un roman de Shintarô Ishihara (surtout connu chez nous pour son segment dans L'Amour à vingt ans) en est une belle et frappante illustration.
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Après avoir purgé une peine de trois ans de prison pour le meurtre de Kijima du clan adverse, Muraki retrouve la liberté. Six mois après son arrestation, les clans Funada, auquel il appartient, et Yasuoka ont pactisé pour contrer celui d'Imai originaire d'Osaka. Dans le tripot de Tokyo où il se rend après avoir vu son patron, une jeune femme nommée Saeko fait sensation en raison de l'importance de ses mises et de son impassibilité. La nuit venue, Muraki se présente dans la boutique d'horlogerie où habite son amante Shinko pour laquelle il n'éprouve désormais plus grand chose. Lorsqu'ils se revoient après une nouvelle séance de jeu, Saeko demande à Muraki de lui trouver un tripot autorisant des enjeux beaucoup plus importants.
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Son évidente abstraction narrative additionnée à ses flagrantes qualités esthétiques font de Kawaita hana une œuvre très singulière et séduisante. Sorti en pleine âge d'or du genre yakuza eiga, surtout chez la Toei, le film partage en effet peu de points communs avec ceux de Seijun Suzuki par exemple. Sans être un authentique film-noir (il en possède toutefois certaines caractéristiques), Kawaita hana intrigue par l'étrange relation entre Saeko et Muraki ainsi que, entre permanence et changement, par la fatalité opératique à laquelle ils sont soumis. Mariko Kaga et Ryo Ikebe, déjà ensemble à l'affiche de Daikon to ninjin la même année, y interprètent brillamment les deux principaux personnages.

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