lundi 17 avril 2006

Il ne faut jurer de rien !


"On parie ?"


Paris 1830. La Révolution de Juillet vient tout juste de s'achever. Le prospère négociant en tissu Georges Van Buck, ami du baron Georges-Eugène Haussmann, rêve d'associer son nom à la noblesse. Une opportunité se présente à l'occasion d'une importante vente à la baronne de Mantes qui organise, comme chaque année depuis cinq siècles, un bal fastueux malgré la faiblesse de ses ressources. Van Buck accepte de renoncer à sa créance et de prendre à sa charge les frais de réception si la baronne autorise le mariage de sa fille Cécile avec son neveu Valentin. Mais celui-ci a une vie dissolue, préférant boire et fréquenter les prostituées que de fonder une famille et reprendre l'affaire du frère de son père décédé. Il est, de plus, persuadé que la jeune baronne n'a, comme les autres femmes, aucune vertu et qu'il est en mesure, sous une fausse identité, de la séduire en quelques jours. Son oncle le prend au mot : s'il réussit dans son entreprise en quarante-huit heures, il lui donnera dix mille francs ; dans le cas contraire, il devra épouser Cécile.
Comédie romantique en costumes prévisible mais sympathique, Il ne faut jurer de rien ! est le second film de cinéma d'Eric Civanyan librement adapté de la pièce d'Alfred de Musset écrite, comme son unique roman "La Confession d'un enfant du siècle", en 1836. Réalisé à l'ancienne avec des moyens actuels, ce pur divertissement, dont une bonne part de la subtilité de l'œuvre originelle s'est évaporée, ne sacrifie à la modernité que par ses dialogues et cette excitation quasi permanente qui semble s'être emparée de la mise en scène et des acteurs. Derrière le trio d'acteurs de tête sur lequel repose le film, le casting est un peu pâle. Il faut donc composer avec un Gérard Jugnot sans surprise, avec lequel Civanyan a collaboré au théâtre, un Jean Dujardin, entre frivolité et profondeur, plus belmondien que jamais et une pétillante et juste Mélanie Doutey qui obtient, grâce au rôle de Cécile, sa première nomination aux "César"

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