"Je cherche le nombril de ma femme."










Le film est une nouvelle adaptation(3) de "l'Ora de la fantasia" (l'heure éblouissante), une pièce d'Anna Bonacci. C'est Peter Sellers
qui avait été choisi pour jouer le personnage d'Orville.
Mais, au bout de quatre semaines de tournage, son état de santé ne lui
permet plus de le poursuivre. De plus, l'acteur et son réalisateur, très
différents, ne parviennent pas à s'entendre. Face, notamment, aux
talents d'improvisateur de Sellers
, Wilder
cherche à protéger son script. Ce dernier choisit Ray Walston
, avec lequel il a travaillé sur The Apartment
, pour le remplacer. On ne sait ce qu'aurait été le film dans sa configuration initiale. Walston
est un bon acteur mais il n'a pas ce don comique unique et le charisme de son prédécesseur. Kiss Me, Stupid
joue sur le contraste ingénieux entre sordide, voire scabreux(4), et tendresse, le premier s'imposant pendant la première partie du film, la seconde dès que le faux couple Polly-Orville est constitué. C'est cette dernière partie qui est la plus intéressante. Avec sa transformation (thème cher à Wilder
) en épouse légitime (bague au doigt), Polly perd son statut de prostituée (peu séduite par la superficialité et la lubricité de Dino) pour devenir celle que son prétendu mari déclare qu'elle est. Et, naturellement, Orville est pris à son propre jeu. Si Dean Martin
ne surprend pas, dans un rôle assez peu éloigné de sa personnalité, et
malgré l'élan chevaleresque qui sauve un peu le personnage d'Orville, ce sont les femmes (admirablement positives et positivement admirables) qui trouvent grâce(5) aux yeux du réalisateur et du spectateur. En particulier Polly, une jolie et chic fille, sensible et touchante qui trouve en Kim Novak
une interprète à sa mesure. Sa voix, légèrement rauque et étouffée, est tout bonnement craquante.










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1. on avait, déjà, beaucoup embrassé, dans les titres depuis la
naissance du cinéma, notamment un Kiss Me de James Reardon en 1918. Mais
les œuvres essentielles, outre celle de Wilder
, appartiennent aux années 1950 : Kiss Me Kate
de George Sidney
et, bien sûr, Kiss Me Deadly
de Robert Aldrich
.
2. deuxième, après Irma la Douce
, des quatre films tournés avec Wilder
; Felicia Farr
est l'épouse de Jack Lemmon
, l'acteur fétiche du réalisateur.
3. après celle de l'italien Mario Camerini
, Moglie per una notte
en 1952.
4. les connotations sexuelles sont nombreuses dans le film, depuis les indications de l'itinéraire données par le policier au tout début en passant par l'utilisation de la boite de mouchoirs en papier (voir photo). Le nom de la ville, Climax (traduit par Jouy) signifie à la fois apogée et orgasme !
5. les seuls personnages "dignes" sont affublés d'un sobriquet : "Beethoven" pour Orville, "Lambchop" pour Zelda et "The Pistol" pour Polly.





2. deuxième, après Irma la Douce




3. après celle de l'italien Mario Camerini


4. les connotations sexuelles sont nombreuses dans le film, depuis les indications de l'itinéraire données par le policier au tout début en passant par l'utilisation de la boite de mouchoirs en papier (voir photo). Le nom de la ville, Climax (traduit par Jouy) signifie à la fois apogée et orgasme !
5. les seuls personnages "dignes" sont affublés d'un sobriquet : "Beethoven" pour Orville, "Lambchop" pour Zelda et "The Pistol" pour Polly.
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