mardi 24 février 2004

Un Homme, un vrai


"Il faut réunir tous ceux qu'on aime."

L'Italie a les frères Taviani, les Etats-Unis, les frères Coen, la France possède aussi sa fratrie, celle des frères Larrieu. Un Homme, un vrai est, après plusieurs courts, leur troisième long-métrage.
Peu de chose à ajouter au résumé de la fiche-film. En l'occurrence, ce n'est pas tant le récit qui "raconte" le mieux le film, que le traitement. Autant le dire, après quelques dizaines de minutes, on est étonné, amusé mais pas franchement emballé par cette histoire de couple à épisodes. Mais, curieusement, petit à petit le charme opère et on sort de la projection plus avocat que procureur. "C'était une femme d'affaires, il était un artiste..." qui ne devaient pas se rencontrer. La femme qui travaille, l'homme au foyer qui s'occupe des enfants tout en écrivant un scénario, c'est une forme de synthèse de la (l'a)normalité des rapports conjugaux de notre époque.
Le risque était la banalité, les réalisateurs l'évitent intelligemment. Pas de mièvrerie, juste une sympathique et intéressante sincérité* associée à de simples et jolies images de voyage. L'amour pour les Larrieu de leurs Pyrénées natales est patent dans la dernière partie du film, avec notamment cette étonnante et mystérieuse scène des coqs de bruyère. Un Homme, un vrai est, autour de ses deux attachants acteurs principaux, une belle histoire d'amour chantée à la Carmen mais sans pesanteur opératique. Réalisé avec un budget modeste (3M€), le film n'a attiré, avec une petite distribution de cent salles, qu'un peu plus de cent milles spectateurs. Il mérite d'être découvert et d'améliorer son audience grâce à la session de rattrapage DVD.
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*sans tomber dans l'analyse savante développée par Alain Bergala dans les suppléments.

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