dimanche 1 février 2004

Hitting a New High (la femme en cage)


"Donne moi ? Cela se dit de la même façon dans toutes les langues."

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Avec déjà soixante films à son actif et après avoir réalisé la pièce maîtresse de la première partie de sa carrière, The Thief of Bagdad en 1924, Raoul Walsh tourne, entre 1929 et 1940, un certains nombre de comédies musicales dont Every Night at Eight, avec George Raft et Alice Faye, reste, probablement, la meilleure production. Le réalisateur sort la même année deux films du genre : Artists & Models pour la Paramount en août 1937 (dans lequel apparaît Louis Armstrong) et Hitting a New High produit par Jesse L. Lasky pour la RKO en décembre. Le premier, porté par le couple Jack Benny-Ida Lupino, reçu un accueil plus favorable que le second qui fut un échec commercial.
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A Paris, le riche américain Lucius P. Blynn prépare et ne pense qu'à son prochain safari africain. Il veut en ramener un trophée digne de la haute opinion qu'il se fait de lui-même. Seule sa rivalité avec Mazzini, le directeur de l'Opéra de New York, établissement qu'il finance, est susceptible de le perturber. Son agent, Corny Davis, se rend dans un cabaret et rencontre, à sa place, une jeune chanteuse, Suzette, qui rêve de faire de l'opéra. Ils mettent au point un stratagème pour convaincre Blynn de l'engager. Emmenée en Afrique, Suzette se fera passer pour une Oogahunga, une femme-oiseau, devenant ainsi une "prise" rêvée pour le chasseur Blynn et réalisant, dans le même temps, son souhait. De retour à New York, elle fait sensation en passant à la radio mais Blynn n'arrive pas à obtenir de Mazzini qu'il vienne l'écouter. Jimmy James, l'amant de la jeune femme et chef d'orchestre qui l'a fait engager dans un club, reconnaît sa voix et obtient, contre son silence, qu'elle se produise le soir, comme convenu, "Chez Suzette". Là, elle est remarquée par Mazzini qui veut l'engager. Le problème est à présent : comment concilier les intérêts de tous sans démasquer la supercherie ?
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Disons le tout de suite, le film n'atteint pas le niveau suggéré par son titre (vous me direz : cela dépend d'où l'on part !). C'est à peine drôle, l'idée de la femme-oiseau est presque grotesque. Elle le devient vraiment lorsque le dialogue devient du charabia pour justifier la situation et que la mare africaine dans laquelle trempe l'Oogahunga accueille des volatiles aussi exotiques que des eiders. Il faut, de plus, subir, de manière intempestive, les vocalises castafioresques de l'héroïne, les idiotes mimiques de ses partenaires et des chansons, comme le ballet, quelconques. Troisième et dernier film de la courte carrière cinématographique (deux ans) de la cantatrice française Lily Pons (qui a toujours figuré en tête d'affiche, partageant même la première avec rien moins qu'Henry Fonda) qui n'a pas le charme et le talent de Jeanette MacDonald ou Grace Moore. On préfère sincèrement le comique de Jack Oakie dans son rôle de Benzino Napaloni (pastiche de Mussolini) dans The Great Dictator et la prestation de Edward Everett Horton dans le Top Hat de Mark Sandrich, sorti deux ans plus tôt. Seuls les curieux ou les inconditionnels de Walsh ont une bonne raison de voir ce film ; pour les autres : laissez La Femme en cage !

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