mardi 26 mai 2015

Affair in Trinidad (l'affaire de trinidad)

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"You don't know what sick is!"

Quelles qu'aient été les intentions à l'origine de ce polar caraïbéen, Affair in Trinidad n'en demeure pas moins un film mineur, probablement aussi décevant pour ses instigateurs que pour les cinéphiles. Le retour à l'écran de , quatre ans après le drame musical The Loves of Carmen, constituait alors l'argument "capital" de cette production Columbia. Dans cet intervalle, l'actrice surnommée "la déesse de l'amour" depuis son incarnation de Gilda avait vécu en Europe et convolé en troisième noces... lesquelles se traduisirent assez vite par un nouvel et cuisant échec. C'est donc une femme fragilisée sur les plans psychologique et affectif qui tente de relancer une carrière volontairement interrompue. Nous savons, avec le recul, qu'elle n'y parviendra pas ; la qualité de son troisième film sous la direction de Charles Vidor et (malgré son échec public) de The Lady from Shanghai produit, réalisé et joué par son deuxième époux  ne sera plus jamais atteinte, ni même approchée.
Premier véritable handicap du film, le scénario issu d'un premier traitement de Virginia Van Upp (productrice de Gilda !) et Berne Giler confié d'abord par  au romancier  (Born to Kill) puis finalisé par  (adaptateur, l'année précédente, de A Streetcar Named Desire). Inconsistante, parfois stupide ou grotesque (la seconde et extravagante prestation chantée et dansée appartient à ce registre), l'histoire cause un profond ennui. Un sentiment aggravé si l'on a l'esprit celle de l'excellent Notorious (réalisé en 1946 par  pour RKO à partir d'un scénario de ) qui lui aurait, dit-on, servi de modèle. En dépit d'une pré-production chaotique, la réalisation de  ne suscite pas de sérieuses critiques. L'ancien comédien et acteur sait mettre en valeur ses vedettes féminines ; après Bette Davis et Joan Crawford profite assurément de cette aptitude connivente. Le couple qu'elle forme à nouveau avec  semble cependant surtout motivé par un certain opportunisme commercial. L'un et l'autre font, en outre, preuve d'une bien molle conviction dans leur jeu. A leurs côtés,  (Mike Lagana dans The Big Heat de Lang sorti l'année suivante), la Texane  dans le premier de ses deux films pour le cinéma et , nommée aux Golden Globes et "Oscars" pour son rôle dans le futur Imitation of Life (1959) de Douglas Sirk, donnent un semblant de relief au film.






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