mardi 19 mai 2015

A Dry White Season (une saison blanche et sèche)

******
"- ... I went along with them. I believed their lies.
- But your son won't."

A défaut de "bon film", A Dry White Season peut être sans conteste qualifié d'adaptation sérieuse du roman éponyme édité à Londres en 1979 par le Sud-africain  (décédé dans un accident d'avion en début d'année). Ce qui, compte tenu du sujet en question, constitue une louange. Six ans après Rue Cases-Nègres, son remarquable premier long métrage de cinéma, la Martiniquaise * décidait de porter à l'écran ce saisissant manifeste anti-apartheid signé par ce célèbre opposant blanc au système ségrégationniste instauré à partir de 1918 (année de naissance de Nelson Mandela). Un ouvrage inspiré par les émeutes déclenchées en 1976 à Soweto et dans d'autres townships, violemment réprimées par l'armée et la police.
Avant le développement du projet, l'Afrique du Sud avait de nouveau été marquée par de graves soulèvements des populations discriminées, poussant Pieter W. Botha à infléchir sa politique à l'égard des trois groupes (Noirs, Métis, Indiens) différenciés puis à démissionner sous la pression des sanctions économiques internationales. La sortie du film coïncide avec son remplacement à la présidence du pays par Frederik De Klerk, lequel libérera Mandela en février 1990 et abolira officiellement l'apartheid (juin 1991)A Dry White Season se montre dans l'ensemble assez fidèle au roman ("Prix Médicis étranger" 1980) du plus français des auteurs africains australs, admirateur d'Albert Camus.
Le script écrit par  avec l'acteur-scénariste anglais  (YanksChariots of Fire) ne porte sans doute pas un éclairage sur une "réalité ambiguë" (selon l'expression de Roland Barthes) avec toute l'acuité visée par . Mais il ne trahit en aucune façon ce récit d'une quête de justice et d'une prise de conscience. Imprudente puis courageuse implication personnelle d'un enseignant d'histoire afrikaner consécutive à la torture et au meurtre en détention d'un jardinier noir arrêté pour avoir voulu connaitre les circonstances de la mort de son fils aîné à la suite d'une manifestation pour une meilleure éducation. Ce deuxième film produit par Paula Weinstein (distribué par la MGM après la défection de Warner) bénéficie enfin de la belle interprétation de , acteur central soutenu avec solidité par le local  (Cry Freedom), la native de Johannesburg et shakespearienne  (Nicholas and Alexandra), le Berlinois  (le 'vieux' capitaine de Das Boot), avec également la participation (dix ans après Apocalypse Now) de  en avocat de causes perdues.
___
*première réalisatrice noire d'un film hollywoodien, seule femme ayant dirigé .





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire