mercredi 6 août 2014

Stavisky...

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"... Personne ne sait qui je suis, de quoi je suis capable."

Le savait-il lui même ? Pour son retour à la tête d'une production, six ans après le drame fantastique Je t'aime je t'aime réalise donc une biographie très partielle de l'escroc Serge Alexandre Stavisky. Le scénario de  (avec lequel il a déjà collaboré pour La Guerre est finie) relate, sans farouches velléités d'authenticité historique, le dernier semestre de l'existence de l'immigré russe naturalisé français en 1910, brièvement incarcéré à la prison de la Santé en 1927. L'écrivain espagnol exilé en France souligne, au détriment de l'affaire politico-financière1 elle-même sur le point d'éclater, les aspects de la psychologie de Stavisky2. En particulier sa dualité (schizophrénique ?) mais aussi la subjacente, culpabilisante et funeste influence exercée par le suicide de son père. La construction du film déroute, succession de tableaux reliés par de souvent maladroites transitions ; le montage surprend également par ses hésitations relatives à la temporalité de la narration. Je reste sceptique sur choix de 3 pour tenir le rôle-titre4 aux côtés de distingués acteurs de soutien ( un peu trop décorative, ...). Le fils de sculpteur collaborateur peine en effet à se dissimuler derrière son personnage. La véritable et piquante originalité du récit de  tient dans le lien incident, inattendu qu'il établit entre Stavisky et Léon Trotsky.
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1. qui a inspiré l'hollywoodien Stolen Holiday de  avec  et .
2. le deuxième (troisième si l'on tient compte de l'édition 1968 annulée) film de  candidat à une "Palme d'or".
3. co-producteur à travers sa société Cerito Films associée aux Films Ariane d'Alexandre Mnouchkine et  Georges Dancigers.
4. repris en 1990 par  dans Jean Galmot, aventurier puis par  dans le téléfilm Stavisky, l'escroc du siècle (toujours en attente de programmation par France 2).


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