jeudi 21 août 2014

Lilith

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"Rapture!"

Lorsqu'il entame la production de son dixième film,  sait probablement qu'il sera le dernier. Il opte pour l'adaptation du deuxième et plus connu roman, publié en 1961, de Jack Richard Salamanca. Un récit à la fois délicat et intrigant autour du déséquilibre mental et de son accompagnement (plus que folie et traitement), précurseur du courant antipsychiatrique de cette décennie, lui-même influencé par la psychanalyse mais aussi par les travaux d'Eugène Minkowski sur la schizophrénie. Celui de la relation curative évoluant en attirance réciproque, troublée, subjectivement fantasmée entre une patiente singulière et un aide-rééducateur débutant. Progressif "ravissement"1 de l'innocence présumée fondé pour partie sur les non-dits ou des ellipses.
Adroite et fluide, la réalisation de  (associé une nouvelle fois au chef-opérateur Eugen Schüfftan) alterne de manière pertinente un réalisme formel et un symbolisme figuré (renforcé par le choix du noir et blanc et par les compositions jazz de Kenyon Hopkins2). L'interprétation de 3 motive toutes les louanges aux côtés de  sobre, tout en retenu. Les acteurs de soutien ( - dans son premier rôle au cinéma - et la participation pour une scène de ) ne manquent pas non plus d'intérêt. Ce drame produit par la Columbia constitue enfin une excellente réponse antithétique au Shock Corridor de  sorti l'année précédente.
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1. ou "extase" et non "transport" selon l'imbécile traduction des sous-titres !
2. auteur notamment des partitions de Baby Doll, 12 Angry Men et The Fugitive Kind.
3. nommée aux 22e Golden Globes.


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