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Trois ans. Hitchcock n'était, jusque-là, jamais resté aussi longtemps éloigné des écrans. The Birds, dont les droits ont initialement été acquis pour la série télévisée hebdomadaire Alfred Hitchcock Presents, marque un nouveau tournant dans sa trajectoire de réalisateur. Plus que le retour dans le giron d'Universal, c'est le choix même du récit, son caractère sensiblement fantastique (eschatologique ?) qui déroutent les habitués du cinéaste. Celui-ci avait déjà adapté deux romans de Daphne Du Maurier. Le premier (sans mention de l'auteur), Jamaica Inn, avec lequel il avait clos sa première période britannique ; le deuxième, Rebecca, dès son arrivée aux Etats-Unis. La nouvelle (publiée en 1952 dans une revue féminine) de Du Maurier avait une dimension métaphorique*. Le scénario élaboré par l'écrivain de polars Evan Hunter alias Ed McBain (Blackboard Jungle, Strangers When We Meet, Tengoku to jigoku tiré de "King's Ransom") incorpore l'intriguant élément surnaturel de l'histoire originelle à une bluette assez quelconque. A l'exception des nombreux effets spéciaux "plumés", la production apparaît en-deçà du niveau auquel Hitchcock nous avait accoutumés. Et si la blonde Tippi Hedren**, découverte par le réalisateur dans une publicité télévisée et sensée reprendre auprès de lui la place laissée vacante par Grace Kelly, semble à son aise en coquette distante et sophistiquée, le reste du casting, Suzanne Pleshette,
Rod Taylor (retenu en raison de l'indisponibilité de Farley Granger) et même Jessica Tandy à l'intense regard, déçoit un peu.
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*la guerre et, plus précisément, les attaques de Londres par la Luftwaffe pendant la Seconde guerre mondiale.
**co-attributaire, avec la Suisse Ursula Andress et l'Allemande Elke Sommer, du "Golden Globe" 1964 du meilleur espoir féminin.
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