mardi 8 juin 2010

Smash Cut


"... Surely you're not philistine enough to think that violent art causes natural violence?"

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Identifié jusque-là par quelques Nord-américains, notamment pour sa trilogie Harry Knuckles, le Québécois Lee Gordon Demarbre avait, grâce à Jesus Christ Vampire Hunter il y a presque dix ans, déjà un peu accru la taille de son auditoire. Dédié au cinéaste des années 1960 Herschell Gordon Lewis (surnommé Godfather Of Gore) et doté, à défaut d'un budget conséquent, d'un casting accrocheur, Smash Cut renouvelle le phénomène en donnant l'occasion à un public à nouveau élargi de découvrir l'un des plus fervents disciples (émule ou épigone ?) de l'auteur de Blood Feast.
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La projection publique de "Terror Joy" est un désastre. Son réalisateur, Able Whitman, tente de noyer sa déprime dans l'alcool et de rechercher l'inspiration auprès de Georgina Carson, alias Gigi Spot, l'une des émoustillantes artistes du club "Ass Menagerie". En raccompagnant la jeune femme, Whitman perd le contrôle de son cabriolet et provoque le décès de la passagère. En se rappelant les critiques lapidaires des spectateurs à l'égard des effets spéciaux de son précédent film, l'artiste se convainc d'utiliser le cadavre de Gigi pour le tournage de la sequel en cours de production. Pour alimenter son stock de sanglants accessoires, Whitman assassine ensuite la critique Gretchen Gregorski puis élimine Mitzi, une cinéaste concurrente pour l'obtention d'une subvention permettant le bouclage du financement de "Terror Joy 2". Inquiète de la disparition de sa sœur, April Carson, modeste reportrice de WKY TV, décide de mener l'enquête, recueillant l'aval de son patron pour faire équipe avec le détective privé Isaac Beaumonde.
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Certains amateurs de genre se souviennent peut-être de Popcorn du méconnu Mark Herrier. Plus parodique, jouant volontiers (par la mise en abyme) sur le second degré et l'auto-dérision, Smash Cut s'inscrit résolument dans cette veine filmique. Fauchée mais enthousiaste, la mise en scène de cette histoire une nouvelle fois imaginée par l'acolyte Ian Driscoll confronte, avec un humour évidemment saignant et quelques références (Ed Wood, "The Man with no Name Trilogy", la "karatexploitation"...), les approches affairiste (prônée malicieusement par H. Gordon Lewis qui introduit le film et fait une apparition) et artistique du cinéma. Figure de proue, Sasha Grey abandonne néanmoins la vedette à un étonnant et débridé David Hess (le menaçant Krug Stillo dans The Last House on the Left) aux côtés de l'incomparable Michael Berryman engagé dans un contre-emploi. L'élève a sans doute dépassé le maître !

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