mardi 1 septembre 2009

The Spikes Gang (du sang dans la poussière)


"Que feriez-vous à notre place, M. Spikes ?"

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Lorsque l'on passe au tamis la carrière de Richard Fleischer, aucun film postérieur à Soylent Green ne possède le calibre suffisant pour éviter l'élimination. Librement adapté d'un roman du méconnu Giles Tippette* par le duo Irving Ravetch-Harriet Frank Jr. (Hud, Hombre...), The Spikes Gang n'infirme pas la validité de cette sélection. Et sans la présence de Lee Marvin, titulaire la même année d'un rôle de shérif chez Terence Young (The Klansman), ce western un tant soit peu moraliste et inédit en France avant une tardive programmation télévisée aurait assurément manqué d'argument.
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Wilson Young, Les et Tod, trois amis adolescents, découvrent un jour un homme grièvement blessé qui les convainc de lui porter secours. Ils l'emmènent et le cachent dans la grange du père de Will où ils le soignent. Sur le point de quitter ses estimables sauveurs, l'homme, nommé Harry Spikes, se présente comme un voleur de banque dont la tête est mise à prix dans trois états. Lorsque le père de Will apprend que son fils a aidé un criminel, menti à ses poursuivants et lui a donné son cheval, il lui inflige une très sévère correction. Le jeune homme choisit alors de partir, bientôt rejoint par ses deux inséparables amis. Le trio, considéré comme des vagabonds, ne trouve pas de travail et doit se résoudre à dérober des hosties et du vin de messe pour se nourrir. Affamé, renvoyé sans ménagement par le shérif de Carrizo Springs, Will décide d'attaquer la banque avec la complicité de ses acolytes. En sortant de l'établissement, Tod tue accidentellement un individu qui voulait le maîtriser puis provoque la perte du butin. Au Mexique, Will est obligé de vendre à vil prix la montre de son grand-père pour s'alimenter. Mais en tentant de la récupérer, lui et ses compagnons sont arrêtés et emprisonnés. Après plusieurs semaines de réclusion, ils aperçoivent et interpellent Spikes qui parvient à les faire libérer.
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Lunatique, et à bien des égards inconsistante, cette gentille production conduite par Walter Mirisch (presque simultanément avec un autre film de Richard Fleischer, Mr. Majestyk avec Charles Bronson) se révèle assez vite sans véritable relief. Entre apprentissage de la criminalité et aspiration à la repentance, The Spikes Gang développe une thématique simpliste autour de la fatalité, de l'indéfectible amitié et de la figure du père. La réalisation apparaît, elle aussi, dépourvue d'inspiration. Une faiblesse narrative et formelle encore plus flagrante lorsque l'on a à l'esprit le Bad Company de Robert Benton auquel il peut être comparé. Second rôle dans le polar Violent Saturday tourné en 1955 par Fleischer pour la Fox, Lee Marvin s'il offre une prestation honorable, sert surtout de faire-valoir à ses trois jeunes partenaires**. N'est-il pourtant pas difficile de résister au plaisir de découvrir un film avec l'acteur new-yorkais, mis en selle vingt-deux ans auparavant par Don Siegel ?
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*outre "The Bank Robber", auteur d'une série d'ouvrages centrée sur le personnage de Wilson Young.
**le benjamin Gary Grimes, interprète d'Hermie dans Summer of '42, tête d'affiche de The Culpepper Cattle Co. déjà aux côtés de son aîné Charles Martin Smith et ayant précocement interrompu sa carrière ; ce dernier, casté avec Ron Howard sur American Graffiti, venait de croiser une autre "gueule" et "voix" du cinéma, James Coburn dans Pat Garrett & Billy the Kid. Quant au cadet, c'est avec trois légendes qu'il aura, deux ans plus tard, la chance de tourner : John Wayne, Lauren Bacall et James Stewart dans The Shootist.

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