The Meerkats (la famille suricate)

"... Stay close, watch. Danger comes from any corner."

Avant de devenir le plateau de tournage de films documentaires, en particulier ceux de Tim Liversedge pour la télévision US, le Kalahari a plusieurs fois (prétendument) servi de décor à quelques fictions cinématographiques*. Cette vaste étendue semi-aride, située en grande partie au Botswana et abritant trois réserves naturelles, est en effet remarquable tant par la beauté de ses paysages que par la variété de ses flore et faune. Au sein de cette dernière, James Honeyborne (biologiste de formation, spécialiste du monde animal et auteur de documentaires pour la BBC) a choisi de consacrer son premier long métrage au suricate. Présenté à la 21e édition Festival international du film de Tokyo (une semaine après sa distribution en France), The Meerkats y a obtenu le prix spécial du Toyota Earth Grand Prix.

Après trois semaines passées dans l'obscurité du terrier familial, le jeune Kolo sort à l'extérieur où il retrouve sa famille. Le plus aventureux, curieux et indépendant de la nouvelle portée de six suricates découvre enfin son environnement si particulier et périlleux. Lui et les siens subissent d'ailleurs bientôt l'attaque d'un aigle martial, heureusement infructueuse. Pour cette petite créature vulnérable, les six premiers mois sont déterminants. Il faut survivre aux prédateurs, à la maladie et à la famine souvent liée aux terribles conditions climatiques de l'été kalaharien. Sous la surveillance de l'un de ses frères aînés, sentinelle protectrice et ravitailleuse, Kolo peut se livrer, près de l'abri souterrain, aux jeux insouciants de son âge avant de faire, à ses côtés, l'apprentissage de la chasse de proies parfois elles aussi dangereuses. La famille suricate ne sait pas encore qu'un redoutable cobra du Cap a établi sa résidence d'été sur les branches de l'acacias tout proche.

Difficile de ne pas éprouver de l'empathie pour ce petit mammifère sauvage, carnivore et craintif, cousin de la mangouste, qui par sa posture redressée et sa sociabilité ressemble un peu à l'homme. N'était-il pas déjà le héros des quatre saisons de la série télévisée britannique Meerkat Manor, écrite et réalisée par Chris Barker et Caroline Hawkins ? James Honeyborne nous invite à assister, en situation d'observateur privilégié, à un intéressant résumé des six premiers mois d'apprentissage d'un jeune suricate. Dramatisé et mis en scène (au moins par des plans en caméra subjective, par le montage et la bande-son), ce court documentaire raconte une histoire susceptible de retenir l'attention du jeune public sans perte des qualités didactiques inhérentes au genre. The Meerkats offre aussi et enfin l'occasion d'entendre (en version originale) la toute dernière prestation au cinéma de la voix de Doc Hudson, le regretté et inoubliable Paul Newman.

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*Sands of the Kalahari de Cy Endfield, le diptyque The Gods Must Be Crazy ou A Far Off Place.