"... A non saleable commodity."

Produit trente-six ans après le décès de Lon Chaney
, ce biopic-hommage à l'acteur vedette de The Hunchback of Notre Dame
et de The Phantom of the Opera
(deuxième version) est un des premiers films de ce genre en constitution*. Sorti d'ailleurs la même année que le modeste The Buster Keaton Story
de Sidney Sheldon
avec Donald O'Connor
dans le rôle-titre, Man of a Thousand Faces
était alors étrangement programmé aux Etats-Unis avec le drame romantique de Douglas Sirk
Interlude
. Il est aussi le dernier scénario co-signé par Ralph Wheelwright (Blossoms in the Dust
), nommé aux Academy Awards 1958.











Gravement affecté par le handicap de ses parents, sourds-muets, au cours de son enfance, Lon Chaney est devenu un clown de cabaret spécialisé dans la pantomime. Son épouse Cleva Creighton, jeune chanteuse qui se produisait jusque-là sur la même scène, le pousse à accepter la proposition du music-hall Koll & Dill de San Francisco avant de lui annoncer être enceinte. Elle le convainc également d'être présentée aux Chaney à l'occasion des fêtes de fin d'année. Lon n'a jamais oser lui révéler l'infirmité de ses parents ; lorsque Cleva le découvre, elle est saisie par la terrible angoisse de voir son enfant naître avec la même incapacité au point de vouloir s'en séparer. Lon tente de la rassurer et parvient à lui faire abandonner son projet. Mais la relation du couple sort profondément fragilisée de cette expérience.

Le traumatisme précoce de Lon Chaney
et ses conséquences, la relation de celui-ci avec son unique fils et, au second plan, avec le jeune producteur Irving Thalberg
, qu'il suivra en 1924 à la MGM
, apparaissent comme les axes essentiels de ce résumé de la vie et de la carrière de l'acteur dont l'étoile voisine celle d'Ethel Merman
et de Mike Myers
sur Hollywood Blvd. Impulsé par Robert Arthur
(The Big Heat
), réalisé de façon assez académique par l'ancien comédien Joseph Pevney
, en collaboration avec le chef-opérateur Russell Metty
, Man of a Thousand Faces
ne dévoile qu'une partie des multiples facettes du premier choix, avant Bela Lugosi
, de Tod Browning
pour incarner Dracula
. Aux côtés de la lumineuse Dorothy Malone
(sur le point d'obtenir son seul "Oscar" pour Written on the Wind
), de Jane Greer
(partenaire de Robert Mitchum
dans The Big Steal
) et de sa sœur Jeanne
un peu effacées, James Cagney
offre une interprétation contrastée et intéressante. A noter enfin la présence de Robert Evans
, futur producteur de Chinatown
, chaudement recommandé par Norma Shearer
pour tenir le rôle de son défunt époux.























___
*notamment par The Comic
de Carl Reiner
, Frances
de Graeme Clifford
, Chaplin
Richard Attenborough
, Ed Wood
de Tim Burton
ou encore The Life and Death of Peter Sellers
de Stephen Hopkins
.










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