jeudi 8 juillet 2004

Liu xing hu die jian (la guerre des clans)


"L'épée de l'ennemi est moins redoutable que celle de l'ami qui trahit."

Première adaptation du plus flemingien des auteurs chinois, Gu Long, Liu xing hu die jian (litt. "le météore, le papillon et le sabre") est, comme Tien ya, ming yueh tao, une réflexion sur le pouvoir, mais le réalisateur lui imprime, de manière peut-être encore plus sensible, sa propre marque de fabrique : lyrisme et recherche visuelle. Sans nul doute, un des meilleurs films de Chu Yuan, et, selon Ku Feng lui-même, un de ceux qui ont révolutionné le genre.
Dans la guerre entre les clans de "La Porte du Dragon" et des "Rocks", Meng Sheng-hun (Tsung Hua), un tueur à gages renommé, est engagé pour supprimer Sun Yu-po (Ku Feng), le chef du premier. Celui-ci, baptisé l'Oncle, vit dans une forteresse et est entouré d'une armée importante et d'une garde rapprochée, experte en arts martiaux, constituée de son fils Sun Jian et de son fils adoptif Lü Hsiang-chuan (Yueh Hua) muni de soixante-douze armes. Il a aussi ponctuellement recours au plus grand tueur de l'époque, Han Tang (Lo Lieh) lorsque le besoin s'en fait sentir. La partie jouée par Meng Sheng-hun est donc loin d'être gagnée d'avance. Pour faciliter encore les choses, il tombe amoureux de la fille de sa cible, Hsiao-die (Ching Li), séparée de celui-ci et résidant dans une forêt isolée. Mais dans un contexte de quête effrénée du pouvoir, il pourra compter sur les retournements d'alliance qui émaillent sa mission.
Loyauté et trahison. Ce Godfather à la sauce Shaw est un des plus ébouriffants du genre. D'abord parce qu'avec sa trame non linéaire (c'est le moins que l'on puisse dire !) il faut réellement s'accrocher, d'autant que nous sommes pris en permanence à contre-pied par d'incessants rebondissements. Ensuite par la modernité du traitement, avec ces méchants qui n'en sont finalement pas (et inversement), cette armurerie tout droit sortie d'un James Bond ou d'un épisode de Wild Wild West, l'instillation d'une légère dose d'érotisme (savourez la force suggestive de la deuxième scène du film) et un travail de mise en scène, de photographie et de chorégraphie des combats particulièrement soigné pour une réalisation du genre. Comme le suggère le nom de la collection à laquelle il appartient : un film essentiel pour les amateurs de Wu xia pian.

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