lundi 2 juin 2003

The Bridge at Remagen (le pont de remagen)


"Il faut apprendre à survivre à ce que l'on perd."

... ou "le crépuscule des idoles". La guerre est une chose effroyable et détestable. Mais la période qui précède la défaite est probablement la plus détestable de toutes.
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Ce film de John Guillermin est très certainement sa meilleure réalisation, avec Le Crépuscule des aigles, de la fin des années 60. Il décrit très bien la perte des illusions, tant du côté des vaincus que de celui des futurs vainqueurs.
Basé sur des faits historiques, le cours de l'action est moins limpide que ne le laisse présager le résumé qui précède : Les allemands comme les alliés souhaitent, dans un premier temps, détruire le pont de Remagen sur le Rhin. Les premiers pour empêcher l'entrée trop aisée des ennemis dans le "cœur" de l'Allemagne ; les seconds, pour couper toute retraite et capturer 70 000 allemands. Le major Paul Kreuger (Robert Vaughn) et le général von Brock (Peter van Eyck) décident d'enfreindre les ordres et de tenter de tenir le pont. Les américains, eux aussi, dans la perspective d'une avancée rapide vers Berlin (les russes ont pris de l'avance !), décident finalement de s'en emparer (vous suivez ?).
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La réalisation de Guillermin est d'une facture classique. Les scènes de combat sont nombreuses bien qu'il subsiste un espace pour développer la psychologie des protagonistes. Le lieutenant Phil Hartman interprété par George Segal est le plus intéressant. Mécanique froide au service des ordres, parfois insensés, de l'état-major relayés par le falot major Barnes (Bradford Dillman), il craque d'épuisement et d'écœurement quand un groupe de ses hommes est abattu et qu'il croît perdre son souffre-douleur, le sergent Angelo (Ben Gazzara) dans l'une des scènes les plus fortes du film. C'est toujours un plaisir de retrouver le souriant Ben Gazzara, même en "dépouilleur" de victimes, cynique mais encore humain. L'un des premiers dialogues entre les deux hommes donne le ton : "- Espèce d'ordure" clame Hartman. "- Moi aussi je vous aime, lieutenant" lui répond Angelo.
Robert Vaughn est presque crédible en officier allemand moralement malmené par cette fin de guerre.
Le Pont de Remagen n'est pas un grand film. Il ne brille ni par l'originalité de son scénario ni par celle de sa mise en scène. La partition Elmer Bernstein n'est pas, non plus, très inspirée. Mais pour le fait historique relaté et l'interprétation, il se laisse cependant voir sans déplaisir.



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