mardi 24 juin 2003

Escape from New York (new york 1997)


"Je te croyais mort"

Times Square
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La crainte majeure avant la vision du film était le vieillissement de l'œuvre de Carpenter, plus de vingt ans après sa création. Il n'en est rien. Le récit est toujours solide (parfois prémonitoire : acte terroriste de faire s'écraser un avion sur Manhattan), rythmé. La musique originale a conservé, elle aussi, toute sa force et sa fraîcheur.

Chelsea
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La psychologie des personnages n'est, il est vrai, pas très fouillée mais on se situe dans une espèce de western de la fin du XXe (avec pour modèle Escape from Fort Bravo) et l'action et le temps (par la force du compte à rebours) priment sur les idées, même si elles ne sont pas absentes. Pas ou peu d'émotions, pas d'idéaux mais une caricature du pouvoir et une tendance anarchiste et libertaire affirmée (à l'annonce de l'atterrissage forcé de l'avion du président sur Manhattan, Snake demande : "- Le président de quoi ?").
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L'instinct de (sur)vie l'emporte sur la réflexion. Dans Escape from New York, on ne croit pas, on agit (et vite !). Si on devait, cependant, souligner un "motif", il serait sonore plus que visuel (ce qui n'est pas rare chez le réalisateur) : "le jazz peut sauver le monde".

Little Italy
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Il faut reconnaître à John Carpenter le talent de savoir créer et installer des atmosphères. Ce talent va jusqu'à sa participation à la composition musicale de la plupart de ses films. Dans New York 1997, ce mélange de modernisme, de baroque et de fin du monde (qui inspireront, sans nul doute, Blade Runner ou Mad Max), les personnages étranges qui le peuplent (les fous du métro qui semblent être des morts-vivants, les zombis de Broadway, la trouvaille de confier le rôle du Duke à Isaac Hayes) en font un film unique malgré la faiblesse des moyens mis en jeu.

Civic Center
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L'interprétation de Kurt Russell en héros déchu, silencieux et efficace, que tout le monde croît mort, est convaincante. Le physique de l'ancien joueur de base-ball s'impose davantage que le jeune comédien des films de Walt Disney. Rappelons, au passage, que l'acteur a été imposé en tant que premier rôle par un certain John Carpenter dans Elvis. Lee Van Cleef en chef de police déshumanisé, Ernest Borgnine en chauffeur de taxi combinard et Harry Dean Stanton en "génie de la lampe" renforcent respectivement les côtés western, polar ou fantastique du film.

Brooklyn Bridge
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Finalement, Escape from New York reste un film attachant dont les seuls défauts sont de ne pas créer une réelle tension dramatique (inhabituel chez le réalisateur) et d'avoir inspiré une suite (Escape from L.A.) elle peu inspirée.


Une dernière chose : je n'ai jamais su la raison qui avait poussé Carpenter à nommer son personnage 'Snake' (et l'affubler d'un inesthétique cobra sur le ventre) ni pourquoi il l'avait imaginé borgne (un clin d'œil, si je puis dire, à Raoul Walsh ?).

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