dimanche 14 décembre 2014

The Last Sunset (el perdido)

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"- You carry your own storm wherever you go.
Only when I travel alone."

Encore un western hollywoodien dans lequel le convoyage d'un troupeau sert de prétexte à des péripéties de toutes sortes ? Oui... et non ! Défectueux, lacunaire, The Last Sunset suscite assez vite une sorte de dysphorie dont on cerne mal la cause. Quoique classique, l'intrigue tirée par  du roman "Sundown At Crazy Horse" (1957) d' alias Vechel Howard, également auteur de polars, possède un incontestable potentiel. De toute évidence, elle n'a pas trouvé sa pleine expression dans cette production financée par  en association avec Universal. Un homme, muni d'un mandat d'arrêt, poursuit jusqu'au Mexique un individu accusé de meurtre. Celui-ci, Brendan 'Bren' O'Malley, est accueilli dans un modeste ranch par Belle Breckenridge, dont il a autrefois été l'amant, épouse de John absent ce soir-là et mère de la jolie Melissa âgée de seize ans. O'Malley accepte d'accompagner John jusqu'au Texas pour y vendre mille têtes de bétail dont il extorque le cinquième. Il obtient aussi, sans trop de difficulté, le ralliement de son poursuivant, Dana Stribling, qui doit le livrer aux autorités de l'autre côté de la frontière.
Un criminel en fuite (dont on ne connait pas les circonstances de l'acte) faisant incidemment équipe avec un "justicier", une attendue et déséquilibrée rivalité amoureuse, la promesse d'un inévitable affrontement final : tels étaient les arguments narratifs, mâtinés de quelques surprenantes audaces, sur lesquels reposait le film. Ajoutez une distribution prestigieuse et inédite ainsi qu'un réalisateur chevronné, la réussite apparaissait immanquable. Mais le cinéma est un art composite à l'amalgame toujours délicat. De manière imagée, The Last Sunset ressemble davantage à John Breckenridge, boiteux et alcoolique, qu'au vigoureux et catégorique Stribling. Energique aspirant à la direction du film,  ne parvient presque jamais à y insuffler son présumé enthousiasme malgré la présence à ses côtés, pour la sixième et pénultième fois, du directeur de la photographie Ernest Laszlo. Ni , ni  ne semblent en réelle adéquation avec leur personnage. (déjà partenaire du premier chez Douglas Sirk) et la jeune  s'en sortent un peu mieux dans l'espace qui leur est respectivement imparti. Une dernière chose : montre-t-on, dans les écoles de cinéma, le final (aux séquences si peu raccords) qui donne son titre au film comme exemple type de la continuité ratée ?
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*Lauren Bacall avait décliné la proposition de tenir le rôle de Belle.





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